«Pour les autres, laissez-les tranquilles»: le RQRA déplore l'obligation de Québec concernant les systèmes anti-fugues en RPA

Mina Collin
La nouvelle loi qui oblige les résidences pour aînés (RPA) à se munir de système anti-fugue est vivement critiquée par le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) qui en dénonce les incohérences.
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L’enjeu touche plus particulièrement les RPA de catégorie 3 qui comportent la majorité des aînés qui sont, pour la plupart, autonomes, mais dont certains ont besoin de services d’assistances et de soins de santé.
Des personnes à risque de fugue sont placées dans ce genre de résidence par manque de place dans les CHSLD, a expliqué le directeur des affaires gouvernementales du RQRA, Hans Brouillette.
«Si des RPA offrent un service de surveillance pour des gens à risque de fugue, on va les obliger à avoir les dispositifs. Très bien, créons une catégorie pour ces RPA-là...Mais pour les autres, laissez-les tranquilles», a-t-il martelé sur les ondes de LCN, mardi matin.
Le RQRA essaie de faire valoir la nécessité de scinder la catégorie 3 de RPA en deux depuis deux ans. Des résidences seraient réservées pour des personnes autonomes et l’autre comporterait les personnes à risque de fugue. Seul ce deuxième type de RPA devrait être obligé de se prémunir de systèmes de surveillance, selon le regroupement.
En entrevue, M. Brouillette a envoyé un message clair à l’endroit de la ministre responsable des aînées Sonia Bélanger.
«Laissez le temps à santé Québec de travailler sur un nouveau projet de règlement qui va revoir l'ensemble des catégories de RPA. Et là, on mettra les dispositifs aux bons endroits et pour les bonnes personnes», a-t-il lancé.
Ce dernier soutient que la majorité des résidents ne devrait pas souffrir des conséquences pour un petit nombre de personnes qui sont à risque de se sauver.
«Les aînés qui nous écoutent présentement, ils disent "ça coûte assez cher comme ça, je ne veux pas payer pour des dispositifs dont je n'ai pas besoin, dont je ne veux pas"», a-t-il résumé.
La moitié des RPA de catégorie 3 n’ont toujours pas de système anti-fugue alors que la date butoir de l’implantation de la nouvelle loi était mardi.
L'obligation d’implanter des systèmes anti-fugue entre en vigueur au moment où une dame de 69 ans, portée disparue depuis plus d’un mois après avoir quitté sa résidence pour aînés, a été retrouvée morte dans un boisé de Terrebonne.
Voyez l’entrevue intégrale ci-dessus.