Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Travailleurs étrangers temporaires: «Il n’y a rien de rentable de même pour la société québécoise», dit le PDG de Manac

Partager

Gabriel Côté

2025-07-21T04:00:00Z
Partager

Rien n’est aussi rentable pour le Québec qu’un travailleur étranger temporaire, plaide le PDG de Manac, qui accuse Ottawa d’avoir changé les règles du jeu «sans aucune justification économique».

• À lire aussi: Travailleurs étrangers temporaires: des entreprises poursuivent Ottawa pour 300M$

• À lire aussi: La pénurie de main-d’œuvre perdure dans certains secteurs, rappelle l’Institut du Québec

«Sans avertissement et sans raison valable, on décide de changer les règlements. Pour moi, ça n’a pas de sens», s’insurge Charles Dutil en entrevue avec Le Journal.

Avec un groupe de compagnies manufacturières, le fabricant de semi-remorques a intenté un recours judiciaire contre le gouvernement, pour essayer de le faire reculer sur les nouvelles restrictions qui font en sorte que les entreprises peuvent désormais embaucher moins de travailleurs étrangers qu’avant.

Charles Dutil
Charles Dutil Photo Manac

Dans ce document, Manac chiffre à 25 millions de dollars ses pertes potentielles pour les deux prochaines années, un montant que le PDG Dutil refuse d’expliquer dans le détail.

«On est une entreprise qui a au-dessus de 1200 employés, on a un bon niveau de production... les chiffres montent vite», a-t-il dit.

Une nécessité

Le nombre de travailleurs étrangers chez Manac est passé de 180 à 123 au cours de la dernière année et demie, à cause des nouvelles règles d’Ottawa et du contexte économique, selon M. Dutil. Rappelons que l’entreprise a mis à pied des dizaines d’employés pendant cette période.

Publicité

Si Ottawa ne fait pas marche arrière, le dirigeant de Manac craint de ne pas être en mesure de trouver de la main-d’œuvre quand «l’environnement économique» sera de nouveau favorable.

Le PDG, qui soutient que «ce n’est pas par plaisir, mais par nécessité» qu’il doit recourir à des travailleurs étrangers, rappelle en outre que l’entreprise est en train d’agrandir son usine principale, et la demande pour de la main-d’œuvre s’annonce «importante» pour les prochaines années.

«Les programmes pour recruter à l’extérieur de la région pour venir s’établir en Beauce, ça ne marche pas. Il n’y a pas douze gars au métro de Longueuil, un matin, qui attendent d’avoir un emploi manufacturier dans les régions du Québec», ironise-t-il.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Rentable

Qui plus est, Charles Dutil estime que c’est un mauvais calcul pour les finances de l’État que de diminuer le nombre de travailleurs étrangers temporaires.

«Le travailleur québécois, il coûte quoi à la société avant d’être productif [...]? Nous, on dépense 8000$, on trouve un travailleur de 26 ans du Costa Rica, et puis trois semaines après, il est à Saint-Georges de Beauce, il travaille et il paie de l’impôt», lance le PDG de Manac.

«Il n’y a rien de rentable de même pour la société québécoise», conclut-il.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité