Hockey féminin aux Jeux de Pékin: des Canadiennes sans complexe
L’équipe féminine de hockey joue avec confiance et a lessivé la Suède en quarts de finale

François-David Rouleau
PÉKIN | Un vent de renouveau souffle sur l’équipe canadienne de hockey féminin. Une brise rafraîchissante explique la puissance déployée à ce tournoi olympique. Terminé, la crainte de commettre des erreurs, les filles ont laissé place à l’ouverture et à la créativité.
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Et l’effet ressemble à une flamme croisant des bâtons de dynamite.
À leurs cinq matchs depuis le début du tournoi, les Canadiennes ont remporté quatre victoires décisives. Le seul impair fut cette performance ordinaire contre les Américaines, qu’elles ont tout de même vaincues. Sur cette séquence, elles ont inscrit pas moins de 44 buts.
À titre comparatif, leurs plus grandes rivales, les Américaines, en comptent 24.
Vendredi, le Canada a vilipendé la Suède, 11 à 0. Encore là, le mot est faible, car elles ont levé le pied en troisième période. Les pauvres joueuses de la Triple couronne ont couru après la rondelle toute la soirée au Palais omnisports de Wukesong. Le compteur des tirs a finalement figé à 56 à 11.
Rouleau compresseur
Depuis le début du tournoi, l’attaque explosive du Canada fait des ravages. Pourquoi ?
« Parce que nous n’avons pas peur de faire des erreurs. C’est enrichissant, et toutes les filles peuvent laisser aller leur créativité, a expliqué l’adjointe à la capitaine, Jocelyne Larocque. On peut ainsi essayer de nouveaux trucs sans cette crainte d’échouer. C’est différent et plaisant. »
Cette mentalité devrait raisonner à travers tous les niveaux au hockey. Combien de patineurs, petits et grands sont terrifiés à l’idée de commettre une bévue coûtant une chance de marquer ou menant à un but et d’ensuite réchauffer le banc ? Trop.
« Il faut être conscient que les erreurs font partie du hockey, a rappelé l’entraîneur-chef Troy Ryan. On doit les accepter. Cette mentalité est vraiment ancrée dans notre système. Elle nous aide à devenir meilleurs en ouvrant nos horizons vers les nouveautés. »
Libres
Cette nouvelle philosophie insuffle une véritable confiance aux joueuses, qui jouent plus librement, sans traîner un poids supplémentaire sur leurs épaules.
« C’est maintenant dans notre culture. C’est notre identité. Pour éventuellement gagner ce tournoi olympique, nous savons que nous ferons des erreurs. Elles font partie intégrante du hockey et elles parsèment le chemin vers la victoire », a rappelé Brianne Jenner, auteure d’un tour du chapeau, vendredi.
L’attaquante de 30 ans compte maintenant huit buts et 11 points en cinq matchs à Pékin. De loin sa meilleure prestation à ses trois présences aux JO alors qu’elle en avait amassé deux en Corée du Sud, il y a quatre ans.
Unités spéciales efficaces
Diversifiée, l’attaque canadienne s’appuie sur une bonne brigade défensive qui distribue bien la rondelle, s’implique et s’affaire à conserver un jeu simple.
Selon l’instructeur Ryan, il n’y a pas de place pour l’individualité dans ce vestiaire. Tout le monde contribue. Toutes ont participé à la dégelée imposée aux Suédoises.
Sarah Nurse et Marie-Philip Poulin ont chacune distribué quatre aides payantes tandis que Claire Thompson en a eu trois.
L’attaque massive a créé des dommages en marquant quatre fois, portant son efficacité totale à 50 % dans ce tournoi.
« C’est une fierté, et on cherche toujours à s’améliorer. Ça pourrait devenir encore plus effrayant », a averti Larocque.
Le message est donc lancé aux prochaines rivales en demi-finales, tard dimanche soir.