Possible relance du 3e lien: on tourne en rond, dénoncent des organismes


Dominique Lelièvre
La porte entrouverte par le premier ministre François Legault pour la résurrection du volet routier du troisième lien après la défaite caquiste dans Jean-Talon manque de cohérence et « nous fait tourner en rond », affirment des détracteurs du projet.
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Selon Christian Savard, directeur de l’organisme Vivre en Ville, la faisabilité et les coûts du troisième lien autoroutier Québec-Lévis « ont rendu ce projet-là pratiquement impossible à faire ».
« Je pense que tout le monde, on était rendu collectivement ailleurs par rapport à ce dossier-là et le réanimer nous semble plutôt, justement, une perte d’énergie ; nous fait tourner en rond plutôt qu’avancer », lance-t-il en entrevue avec Le Journal.
À ses yeux, le gouvernement Legault a mal compris le message qui lui a été envoyé par la population de Jean-Talon. Le projet de troisième lien est devenu « toxique » pour lui, en plus d’être « fondamentalement [...] une mauvaise idée », avance-t-il.
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« Incohérence »
Du côté d’Accès transports viables, la directrice générale, Marie-Soleil Gagné, se demande « ce qui a changé » depuis que le gouvernement Legault a tourné le dos à sa promesse phare il y a à peine six mois.
Elle souligne qu’on apprenait cet été que le gouvernement envisagerait de créer une agence consacrée à la gestion des grands projets de transport collectif.
« On entend parler d’un côté de cette potentielle création d’agence là pour justement s’assurer que ça ne soit pas des projets qui soient politiques, mais d’un autre côté, on entend M. François Legault dire qu’on pourrait peut-être rallumer le feu du troisième lien. »
« C’est l’incohérence en fait qui est la plus frappante dans tout ça, d’autant plus que [...] en avril, il y avait supposément des études qui démontraient que le troisième lien n’était pas l’option à préconiser. »
Solutions réclamées
De son côté, la Chambre de commerce et d'industrie de Québec refuse d’appuyer ou non le volet routier du troisième lien et insiste plutôt sur la nécessité de trouver des solutions pour améliorer la fluidité entre les deux rives.
« Sur l’élément de la mobilité entre les deux rives, ça serait bon d’avoir de la précision », affirme le président et chef de la direction, Steeve Lavoie.
Fervente défenseure du troisième lien depuis des années, la Chambre de commerce et d'industrie du Grand Lévis a pour sa part invité le gouvernement à « prouver sa sincérité et [à] rattraper le temps perdu ».
« S’il [le premier ministre] veut être considéré comme sérieux et crédible, ce qu’on demande, c’est qu’il mette sur pied rapidement un comité de suivi » afin de surveiller la relance des travaux sur le troisième lien autoroutier, réclame Marie-Josée Morency, présidente-directrice générale.
« [Il] faut que ça se fasse dans ce mandat-ci », dit-elle.
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