Féminicide à Wickham: l'accusé devra se soumettre à une évaluation psychiatrique
Kevin Romagosa, 39 ans, est revenu devant le tribunal lundi après-midi, notamment pour une accusation de meurtre prémédité

Laurent Lavoie
Le Montréalais accusé d’avoir assassiné sa femme ce week-end dans le Centre-du-Québec devra se soumettre à une évaluation psychiatrique afin de déterminer s’il est apte à subir un procès.
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C’est Me Isabelle Castonguay, l’avocate qui représentait Kevin Romagosa, 39 ans, qui en a fait la demande lors d’une audience lundi, au palais de justice de Drummondville.
Les motifs derrière cette requête sont toutefois frappés d’une ordonnance de non-publication, a mentionné au Journal Me Marc-André Roy, de la Couronne.
On reproche à Romagosa le meurtre prémédité de sa femme Robyn-Krystle O'Reilly, 34 ans, et d’outrage à son cadavre.
Brièvement hospitalisé ce week-end, le trentenaire a comparu depuis le centre de détention de Sorel-Tracy. Le dossier sera de retour à la cour le 29 août prochain.
Inconcevable
Le drame a causé un choc parmi les anciens et actuels collègues de travail de Romagosa.
«Il ne prend pas de drogues qui auraient pu lui faire “perdre la tête”. Il n'a jamais semblé dépressif. Il était à l'aise de s'exprimer, autant de ses réussites que de ce qui le tracassait, avec n'importe quel collègue», a fait valoir Keven Lapointe, qui a travaillé aux côtés de l’accusé de 2014 à 2016, dans une entreprise d’éclairage.
Jusqu’à son arrestation ce week-end, Romagosa était directeur des ventes et spécifications dans une autre compagnie du même domaine, Stanpro.
«C’était un gars de famille, qui souriait toujours, un bon gars. On ne voyait pas ça venir... jamais», a assuré lundi au Journal Rob Nadler, le président de Stanpro.
«Il y a des gens qui ont eu une rencontre avec lui vendredi, et tout était normal», a affirmé M. Nadler.
Et pourtant, 48 h plus tard, il aurait commis l’irréparable à l’endroit de sa femme, Robyn-Krystle O'Reilly.

Cœur brisé
«Nous avons le cœur brisé, a affirmé Stéphanie Bisaillon, directrice des ressources humaines chez Stanpro. On est surpris. On essaie de comprendre.»
L'employeur de Mme O'Reilly, PayFacto, du domaine des solutions de paiement, a préféré ne pas commenter, en vertu d'une demande de la famille endeuillée.
L’affaire a débuté au début du week-end, quand Romagosa aurait demandé à des proches de prendre le chemin de la résidence familiale, à Pierrefonds. Les deux jeunes enfants de 4 et 6 ans du couple y auraient été retrouvés, seuls.
«Je suis un échec», aurait-il déclaré au téléphone.
Après avoir été alertées par les proches, les autorités ont entrepris des démarches pour retrouver le couple.
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Loin de la maison
Samedi, les policiers se sont donc rendus à l’entrée d’une sablière du 7e Rang, à Wickham, un village situé dans le Centre-du-Québec, à 130 km de leur domicile.
Le trentenaire aurait commis le geste malheureux dans ce même secteur, selon un document judiciaire.
Les agents de la Sûreté du Québec (SQ) auraient alors retrouvé le suspect dans sa voiture. Romagosa aurait bu une substance toxique et aurait été vu en train de s'asperger d’essence.
La dépouille de Robyn-Krystle O'Reilly se trouvait dans le coffre de la voiture à l’arrivée des autorités. Selon nos informations, Romagosa aurait pu se servir d'une hache lors de son crime.
– Avec la collaboration de Maxime Deland, Agence QMI
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