Pornhub: «Pourquoi laisser nos enfants à la merci de ces sites?»

La sénatrice indépendante Julie Miville-Dechêne est profondément scandalisée par l’attitude des propriétaires du site Pornhub, qui ont décidé de retirer l’accès à leur plateforme au public français pour ne pas se soumettre à une loi sur la vérification d’âge adoptée par le gouvernement français.

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«Je suis complètement choquée par ce que fait Pornhub», a commenté la sénatrice, en entrevue à l’émission de Richard Martineau, diffusée à QUB radio, sur les ondes du 99,5 FM à Montréal.

Cette dernière demande ce type de réglementation au Canada depuis longtemps. Elle avait déposé un projet de loi à cet effet il y a un an, mais celui-ci est mort au feuilleton. À l’époque, Aylo, la société mère de Pornhub, avait d’ailleurs menacé de se retirer du marché canadien si le projet de loi était adopté.

La sénatrice l’a tout de même redéposé la semaine dernière et le document est actuellement en deuxième lecture à la Chambre des communes.

«La porno, on sait de plus en plus que quand les enfants regardent ça trop jeune, ça peut créer des traumatismes, ça crée des dysfonctions érectiles, ça peut augmenter la violence, ça crée des perceptions des femmes comme étant des objets, qu'elles sont toujours disponibles. Bref, il y a toute une série de choses qui sont potentiellement préjudiciables et que les enfants vivent à cause de ça», explique Mme Miville-Dechêne.

«C'est important la vie intime. Et pourquoi laisser nos enfants à la merci de ces sites qui disent qu'au nom de la liberté d'expression, ils n'ont pas à faire la moindre vérification d'âge. Pour moi là, c'est absolument inacceptable», ajoute-t-elle.

Depuis janvier dernier, Pornhub est bloqué dans 17 États américains en raison également de lois concernant la vérification d’âge.

«Ce n'est pas compliqué. Les gouvernements élus démocratiquement font des lois; les plateformes pornographiques n'aiment pas ces lois et donc quittent les pays en question. C'est quand même extraordinaire», s’insurge Mme Miville-Dechêne.

«Je trouve qu'en termes de respect ou de non-respect des institutions démocratiques, c'est fort. Et il faut comprendre que s'ils font ça, c'est qu'ils ne veulent pas avoir à faire des vérifications d'âge parce qu'ils ont peur de perdre de l'argent et ils ont peur que d'autres sites pornos ne fassent pas ces vérifications et donc qu'ils perdent des clients. Tout ça, c'est une question de business», ajoute-t-elle.

La sénatrice estime que les gouvernements ne doivent pas laisser les sites pornographiques faire du «chantage».

«Les gouvernements doivent agir et éventuellement, s'ils agissent tous, Pornhub ne pourra pas se retirer de tous les pays», résume Julie Miville-Dechêne.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.