Poilievre remporte la partielle en Alberta: un résultat convaincant, mais pas écrasant, selon un professeur
Mina Collin
Le chef du Parti conservateur du Canada Pierre Poilievre s’est réassuré une place à la Chambre des communes en remportant la partielle dans Battle River-Crowfoot en Alberta avec 80,4% des voix, mardi. Un résultat qui n’est pas «étonnant», selon des analystes politiques.
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M. Poilievre avait perdu son siège de député dans la circonscription de Carleton aux mains du libéral Bruce Fanjoy, lors des dernières élections fédérales.
L’ancien député Damien Kurek avait par la suite démissionné pour permettre à son chef de parti de se présenter dans la circonscription de Battle-River-Crowfoot pour regagner son siège.
M. Poilievre est ainsi parvenu à ses fins, mais les résultats ne sont pas étonnants pour Frédéric Boily, professeur de science politique à l’Université de l’Alberta.
«[C’est] une victoire convaincante. C'est ce à quoi on s'attendait. D'abord, il n'y a pas de surprise quant à la victoire. Vous savez qu'un candidat conservateur était pour gagner dans une circonscription qui était un château fort conservateur», a-t-il souligné à l’émission «Le Québec Matin» sur les ondes de LCN, mardi matin.
L'analyste politique Emmanuelle Latraverse est du même avis, mentionnant que 80% des suffrages n’étaient pas «exceptionnels» dans la circonscription en question.
«Il a gagné, mais avec 80%, ce qui est un peu le score minimal pour être dans la moyenne des résultats de la circonscription la plus sûre de l'ensemble du pays», a-t-elle déclaré, de passage à l'émission.
Attendre avant de crier victoire
Cette victoire va permettre au chef des conservateurs de reprendre de la visibilité sur la scène politique, lui qui s’était fait petit cet été.
Mais Pierre Poilievre ne peut pas crier victoire trop rapidement. Un vote de confiance décisif est prévu pour janvier prochain et des débats sont encore attendus au sein du camp conservateur.
«Il doit y avoir à l'intérieur du camp conservateur plusieurs qui pensent encore que c'est Poilievre lui-même qui est le problème [...] Certains disent que si on repart en élection avec Pierre Poilievre, on va avoir le même résultat», a indiqué le professeur Frédéric Boily.
Un avantage qui pourrait toutefois jouer en faveur du chef des conservateurs est qu'aucun rival ne s'est déclaré pour le moment.
«On entend des critiques, on lit des critiques, mais de là à voir un rival se profiler d'ici janvier, on n'en est pas encore là», a-t-il ajouté.
Voyez l’entrevue intégrale de Frédéric Boily, professeur en science politique de l’Université d’Alberta, ci-dessus