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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Poilievre accuse Trudeau d’être plus inquiet des fuites que de l’ingérence

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Raphaël Pirro

2023-03-07T16:59:51Z
2023-03-07T17:42:35Z
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Le chef conservateur Pierre Poilievre accuse Justin Trudeau de prendre plus au sérieux les fuites provenant du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) que de l’ingérence chinoise en tant que telle et continue de demander une enquête publique.

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«C’est incroyable que les Services de renseignement soient aussi inquiets qu’ils soient prêts à [prendre] ces genres de risques à leur intérêt personnel afin d’exposer l’attaque contre notre démocratie que Justin Trudeau essaie de camoufler», a affirmé M. Poilievre en point de presse mardi.

La théorie de M. Poilievre et d’autres observateurs est la suivante : les multiples révélations récentes du Globe & Mail sont le fruit de fonctionnaires du SCRS frustrés par le manque d’action du gouvernement Trudeau dans le dossier de l’ingérence de la Chine dans les affaires canadiennes.

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Rien ne permet de confirmer hors de tout doute que cela est le cas, mais le directeur du SCRS, David Vigneault, confronté à une question sur les relations entre son service et le bureau du premier ministre Trudeau, avait indiqué en comité la semaine dernière qu’il y a «des façons pour les gens d’exprimer leur insatisfaction».

Les fuites au Globe & Mail font désormais l’objet de deux enquêtes séparées, une par le SCRS lui-même et une autre par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

M. Trudeau lui-même a rabroué le SCRS à deux reprises au cours des dernières semaines.

«Dans l’histoire de notre pays, on n’a jamais eu un service de renseignement aussi préoccupé avec un premier ministre et sa collaboration avec un pouvoir étranger qui sont prêts à publier ce genre d’information», a ajouté M. Poilievre.

Ce dernier a déploré la nomination d’un «rapporteur spécial», annoncé hier par le premier ministre, et insisté sur l’importance de la tenue d’une enquête publique et indépendante.

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Il a accusé M. Trudeau de vouloir «un processus secret et contrôlé» afin de mieux contrôler l’information.

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«La seule enquête vigoureuse qu’il veut c’est pour cibler les dénonciateurs. C’est ça la priorité de Justin Trudeau», a ajouté le chef conservateur. «Ce n’est pas de protéger la démocratie de l’ingérence étrangère, c’est de se protéger politiquement en ciblant et en détruisant les dénonciateurs courageux qui ont publié ces secrets déjà.»

Le Bloc veut avoir son mot à dire

Yves-François Blanchet a réitéré que la personne nommée à titre de «rapporteur spécial» devrait être choisie par l’ensemble des parlementaires, et non seulement par le premier ministre et son équipe.

«Pensez-vous vraiment que le premier ministre du Canada va nommer un rapporteur spécial indépendant sans y passer un coup de fil? Sans lui poser deux-trois questions?» s’est demandé le chef du Bloc québécois en point de presse.

Ce dernier a affirmé que les histoires d’ingérence par la Chine dans les affaires canadiennes pouvaient miner la relation qu’entretient le Canada avec ses alliés.

«Il a un dommage potentiel à la confiance et à la qualité de la relation que le Canada a avec ses alliés dans cette faiblesse», a-t-il dit.

De son côté, le chef du NPD Jagmeet Singh est toujours en faveur d’une enquête publique, mais préfère laisser la chance au coureur, le rapporteur spécial.

Peu importe la forme que prendra l’enquête du gouvernement, M. Singh insiste pour qu’elle doit «transparente et indépendante. Il ne réclame toutefois pas, comme le Bloc québécois, d’avoir son mot à dire concernant la nomination du rapporteur spécial.

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