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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Pas d’enquête publique dans l’ingérence pour l’instant

Justin Trudeau se tournera vers un rapporteur spécial

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Guillaume St-Pierre et Anne Caroline Desplanques

2023-03-06T22:28:30Z
2023-03-07T00:48:21Z
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OTTAWA | Le premier ministre Justin Trudeau nommera dans les prochaines semaines un rapporteur spécial qui sera chargé de recommander au gouvernement la marche à suivre pour contrer l’ingérence étrangère dans nos élections.  

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M. Trudeau s’est engagé à suivre les recommandations de cet «éminent Canadien», y compris si ce dernier suggère de lancer une enquête publique, ce que se refuse à faire le premier ministre malgré la pression de tous les partis d’opposition. 

«Dans les prochains jours, on va nommer un éminent Canadien au poste de rapporteur spécial indépendant qui sera doté d’un vaste mandat afin de formuler des recommandations spécialisées sur la protection de notre démocratie», a déclaré M. Trudeau en pont de presse à Ottawa, lundi en début de soirée.  

Le premier ministre s’est engagé à consulter les partis d’opposition dans le choix de ce rapporteur spécial.  

  • Écoutez la rencontre Dutrizac – Dumont diffusée chaque jour en direct 7 h via QUB radio :

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Acculé au mur

L’annonce du premier ministre survient au moment où le gouvernement Trudeau est de plus en plus isolé sur la question de l’ingérence chinoise dans nos élections.  

Néodémocrates, bloquistes et conservateurs ont encore tour à tour réclamé hier la mise ne place d’une enquête publique. 

Justin Trudeau s’est encore montré sceptique que cette avenue était la bonne, hier.  

«C’est possible que la meilleure façon de rassurer les Canadiens et de s’assurer de contrer l’ingérence étrangère, ce n’est pas une enquête publique», a-t-il souligné en citant d’autres options, comme une «commission formelle» ou un «panel de juges». 

La premier ministre a aussi formellement annoncé les prochaines étapes vers l’adoption d’un registre d’agents étrangers, un outil que le grand patron du Service canadien du renseignement de sécurité juge «important» dans l’arsenal du Canada. 

Ottawa compte investir 5,5 million additionnel pour contrer la désinformation dont peuvent être victimes les communautés ethniques des diasporas.  

  • Ne ratez pas l'émission de Mario Dumont, diffusée chaque jour en direct ou en balado, dès 15 h 30 sur QUB radio : 

Sur le grill

Justin Trudeau se retrouve sur le grill dans les dernières semaines depuis des révélations fracassantes dans les médias suggérant que son parti aurait tiré un bénéfice d’ingérence chinoise dans les élections de 2019 et 2021.  

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Un rapport d’experts rendu public la semaine dernière admet qu’il y a bel et bien eu ingérence, mais que celle-ci n’avait rien changé à l’issue des élections, et qu’elle n’était pas assez grave pour en informer la population.  

Le rapporteur orientera les travaux du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR), un groupe de parlementaires de tous les partis reconnus qui se réuni à huis clos et ne fait rapport qu'au premier ministre. Dans un récent rapport, le CPSNR s'est plaint que le premier ministre n'a répondu a aucune de ses recommandations au cours des cinq dernières années. 

M. Trudeau demande également à l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement (OSSNR) d'examiner la façon dont les organismes de sécurité nationale du Canada ont géré la menace d'ingérence étrangère pendant les élections. 

«Dans les semaines à venir, le rapporteur spécial indépendant sera chargé d'orienter le travail de l’OSSNR et du CPSNR et celui effectué dans les autres processus en place, notamment Élections Canada, en vue de cerner les lacunes dans notre système», a dit M. Trudeau. 

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