Plus de nickel pour créer des emplois payants, plaide François Legault


Nicolas Lachance
La norme de nickel dans l’air doit augmenter afin d’être capable de fabriquer des batteries pour les voitures électriques et créer des milliers d’emplois «payants» et sur le territoire québécois, affirme le premier ministre du Québec.
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«Pour être capable» de fabriquer les batteries pour les autos électriques au Québec, «il faut rehausser la norme au même niveau que l’Europe», a confirmé le premier ministre François Legault lors de l’étude des crédits du ministère du Conseil exécutif ce jeudi.
«Alors, ce que l’on fait, c’est qu’on rehausse la norme sur le nickel. Ça va s’appliquer à Bécancour. Ça va s’appliquer aussi à Québec», a-t-il confirmé.
M. Legault assure qu’un tel geste ne se fait pas au détriment de la santé ou de l’environnement, soutenant que la santé publique [nationale] appuie la démarche de son gouvernement.
«Je sais que les gens de Québec solidaire manifestent contre ce changement-là, pourtant (...) Mais, on va créer des milliers d’emplois payants et on va participer à la fabrication d’autos électriques», a-t-il affirmé. «L’idée, c’est d’avoir toute la filière batterie, à partir du lithium et du nickel.»
Plusieurs critiques
L’entrée en vigueur la semaine dernière du nouveau règlement sur la qualité de l’air permettra à l’industrie chimique ainsi qu’aux entreprises comme BASF, GM et Glencore de quintupler les émissions de nickel dans l’air.
Il s’agit d’une nouvelle norme quotidienne de 70 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) en plus d’une norme annuelle de 20 ng/m3.
Depuis plusieurs mois, les critiques et les inquiétudes fusent de partout, autant auprès de scientifiques, d’élus et de citoyens.
Selon la libérale Isabelle Melançon, le ministre de l’Environnement Benoît Charette et le premier ministre n’ont pas obtenu l’acceptabilité sociale avant d’augmenter la norme.
Elle soutient que le ministre de L’Environnement a été «incapable de justifier son empressement à multiplier par cinq la concentration» de nickel permise dans l’air.
«Dans le dossier du nickel, le ministre de la CAQ est complètement isolé dans sa position. À l’unanimité, les élus municipaux de la Ville de Québec et les 18 Directions régionales de santé publique ont joint leur voix au DG du Port de Québec et à des dizaines d’organismes pour s’opposer à cette hausse vertigineuse du taux de nickel permis dans l’air que nous respirons», a réitéré l’élue de l’opposition officielle.
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