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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Plus de 500 postes supprimés au sein du Groupe TVA

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Agence QMI

2023-11-02T19:28:05Z
2023-11-02T21:07:07Z
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Le Groupe TVA va supprimer près du tiers de ses effectifs dans le cadre d’une réorganisation afin d’assurer sa pérennité, a annoncé Québecor jeudi.  

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L’entreprise a fait part d’une vaste restructuration de ses activités qui touche à la fois la production de contenu chez TVA et l’ensemble de ses médias, incluant Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec et les magazines du groupe. 

«Sauver TVA»  

«Il n’est pas question que Groupe TVA disparaisse du paysage médiatique et télévisuel du Québec», a assuré en point de presse le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, affirmant qu’il doit agir afin de «sauver TVA».  

Or, selon lui, les abonnements ont reculé de 10 % tandis que les revenus publicitaires ont diminué de 25 %. 

«Ceci témoigne de la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons présentement. Le modèle d’affaires de la télévision traditionnelle est bouleversé pour toujours», a soutenu M. Péladeau. 

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Québecor a imputé à la concurrence grandissante des plateformes de diffusion numérique comme Netflix, Amazon Prime, Tou.tv EXTRA, Disney+ ou Crave une partie de ses déboires financiers.  

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«Il y a une multiplication de plateformes et, en conséquence, une offre grandissante où on peut s’abonner», a noté le grand patron en ajoutant que la démographie joue aussi contre la télévision traditionnelle, les jeunes préférant se tourner vers les plateformes numériques. 

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Production et mise en commun  

Afin de diminuer ses coûts, Groupe TVA va couper sa production d’émissions à l’interne, comme Le Tricheur ou La Poule aux œufs d’or, pour confier ce mandat à des producteurs externes. Seules les émissions de service et d’informations, comme Salut Bonjour, continueront à être produites à l’interne. 

Par ailleurs, les équipes de l’ensemble des médias de Québecor à Montréal seront regroupées sous le même toit, dans l’édifice du Journal de Montréal sur la rue Frontenac, à partir de l’été 2024, afin de diminuer les coûts liés au parc immobilier. 

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Du côté de la capitale, l’équipe du Journal de Québec sera relogée dans les bureaux de TVA-Québec. Les bulletins d’informations régionaux, eux, seront dorénavant enregistrés à Québec. À terme, TVA pourrait quitter, en tout ou en partie, son édifice du boulevard Maisonneuve. 

L’entreprise compte discuter avec la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec pour développer un possible projet de logements sociaux dans l’édifice, a avancé Québecor.  

Photo d'archives, Agence QMI
Photo d'archives, Agence QMI

«À la suite de cette réorganisation, Groupe TVA réduira à grand regret le total de ses effectifs de 547 employés, incluant 300 en production interne, 98 liés majoritairement aux opérations des stations régionales de TVA et 149 dans d'autres secteurs, représentant 31 % de son effectif actuel», a expliqué l’entreprise dans un communiqué publié en marge de la présentation de ses résultats trimestriels.   

«Il est sincèrement difficile de voir partir des collaborateurs aussi investis et talentueux qui ont contribué à faire de TVA le réseau le plus aimé des Québécois et Québécoises», a affirmé M. Péladeau. 

Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, a réagi à l’annonce sur X en parlant d’une «nouvelle grandement préoccupante pour l’information au Québec, en particulier dans les régions, ainsi que pour le secteur de l’audiovisuel». 

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Perte nette grandissante  

Cette annonce a été faite en marge de la publication de résultats financiers décevants par Groupe TVA. Au cours des neuf premiers mois de l’année 2023, l’entreprise a cumulé une perte nette de 32 millions $. En comparaison, Groupe TVA avait affiché une perte nette de 8,6 millions $ lors des mêmes mois en 2022.  

«Les résultats sont plus affectés que jamais par la crise que vit l'industrie des médias, en raison notamment de la concurrence des géants du Web et de celle de Radio-Canada qui accaparent les revenus publicitaires», a commenté Pierre Karl Péladeau.  

Année noire  

L’annonce de Groupe TVA est la dernière en liste d’une longue série de mauvaises nouvelles qui ont affecté les médias au cours de la dernière année. Elle fait aussi suite à des coupes de 240 postes en février dernier.  

Mercredi, on apprenait que les quotidiens des Coops de l’information ont laissé partir le tiers de leurs effectifs. Plus tôt cet été, le quotidien Métro et les hebdomadaires de Métro Média ont fait faillite. Postmedia (11 % de l’effectif) et Bell Media (1300 postes) ont aussi annoncé des coupes depuis le début de l’année.  

Outre des revenus publicitaires en déclin, les médias doivent aussi composer avec la décision de Meta (Facebook, Instagram) de bloquer leurs contenus sur ses réseaux sociaux, en réaction à la loi C-18 du gouvernement fédéral. Google menace aussi d’emboîter le pas avec son célèbre moteur de recherche.  

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