Plus de 2000$ en dommages à cause d’un trou que la Ville de Montréal a mis trois ans à boucher
Ce n’est qu’après une mise en demeure que la Ville a installé trois cônes orange, sans que le trou soit réparé

Anouk Lebel
Il a fallu trois ans, une poursuite et une condamnation pour que la Ville de Montréal répare enfin un nid-de-poule qui a détruit les pneus de la voiture neuve d’un retraité.
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«Quand le jugement est tombé après trois ans, j’ai appelé la Ville pour qu’ils réparent le trou. Ils m’ont dit d’appeler le 311! Ce n’est pas à moi de faire ça!» fustige Francesco Alessi.
Le 9 octobre 2021, sa voiture neuve s’est enfoncée dans un profond nid-de-poule autour d’une plaque d’égout de la rue Saint-Jacques, dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.
Les deux pneus du côté conducteur ont été détruits et il a dû faire remorquer sa voiture.
Depuis 2020
Le comptable retraité a poursuivi la Ville. Après trois ans de démarches, une juge de la Cour du Québec l’a condamnée à lui verser 2186,93$, entre autres pour le remplacement de ses pneus.
«Le Tribunal conclut que la Ville a fait preuve d’imprudence et d’insouciance en ne réparant pas le nid-de-poule et en n’avertissant pas les usagers de la route de sa présence avec une signalisation routière appropriée», peut-on lire dans la décision rendue en novembre 2024.

L’égout était déjà enfoncé en novembre 2020, créant un nid-de-poule dont le dénivelé atteint 6 pouces à certains endroits, selon des images de Google Maps déposées en cour.
Mais ce n’est qu’en 2021, après la mise en demeure de M. Alessi, que la Ville installe trois cônes pour prévenir les automobilistes du danger.
«Les cônes sont restés en place plusieurs mois jusqu’à ce qu’ils soient simplement retirés bien que le trou ne soit pas réparé», lit-on dans la décision de la juge Emmanuelle Saucier.
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Enfin réparé
Selon M. Alessi, le trou n’avait toujours pas été bouché lorsque le jugement a été rendu, en novembre 2024.
Au passage du Journal mercredi, il avait finalement été réparé, mais il subsistait quelques petits nids-de-poule aux alentours.
Rien à voir avec le trou initial, qui obligeait les automobilistes de la voie de gauche à changer de voie à la dernière minute et qui s’apparentait à un «piège» en raison de l’absence de signalisation, selon le jugement.
«Un peu de réparation, c’est mieux que rien», laisse tomber M. Alessi.
Au départ, la Ville avait refusé sa demande de réclamation en vertu de la loi québécoise selon laquelle une municipalité n’est pas responsable du préjudice causé par la présence d’un objet sur la chaussée.
Il a dû prouver en cour que la Ville avait négligé l’entretien.
«Il faut avoir l’initiative de faire les démarches, d’aller deux ou trois ans en cour. Ce n’est pas tout le monde qui a les moyens de faire ça», dit-il.
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