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Culture

Pierre Lebeau nous parle d’une étape marquante de sa vie

Découvrez les 12 nouveaux épisodes d’«Un gars, une fille» sur Tou.tv Extra

Patrick Seguin / TVA Publications
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Marjolaine Simard

2025-01-16T11:00:00Z
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Pierre Lebeau, acteur incontournable, fête cette année 50 ans de carrière. Après un parcours exceptionnel au théâtre, avec des rôles marquants comme Cyrano de Bergerac, sa carrière a pris un tournant en 1998 avec l’adaptation cinématographique de Matroni et moi. Qu’il incarne Méo dans Les Boys, Séraphin dans Les Pays d’en haut ou Reynald dans la série Léo, sa présence captivante fait toujours mouche. Il revient aujourd’hui dans le rôle du père de Guy dans Un gars, une fille, pour notre plus grand plaisir. Rencontre avec une icône qui na pas fini de nous surprendre.

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Parlez-nous de votre personnage, qui a pris quelques rides depuis sa première apparition lors des premiers épisodes d’Un gars, une fille à la fin des années 1990.

Le père de Guy est mourant. Ça fait des années qu’il est mourant; cependant, il tient bon et ne meurt pas. Je pense que Guy A. Lepage ne veut faire mourir ce personnage qui sert bien la série. Disons que dans les épisodes actuels, mon personnage râle plus qu’il ne parle. Je dois dire que ce rôle ne me demande aucun effort pour l’apprentissage des textes. C’est assez relaxant! (rires)

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Vos scènes doivent être assez amusantes à jouer.

Oui, c’est très amusant! On sait déjà de lui que c’est un papa absent, du moins pour Guy et sa sœur Élise, interprétée par Élise Guilbault. C’est un coureur de jupons et durant cette saison, on va comprendre qu’il a fondé des familles nombreuses en dehors de Guy, Élise et son petit dernier Anakin (Mattis Savard-Verhoeven), ce qu’ignoraient ses enfants. Il leur laisse un testament extrêmement flou. Donc, toute la saison, le thème entourant son personnage c’est: «Qu’est-ce qu’on fait avec Papa?»

Jaimerais quon revienne un petit peu sur votre carrière, parce que vous êtes sorti de lÉcole nationale de théâtre en 1975. En 2025, ça va donc faire 50 ans.

Oui, ça va faire 50 ans! Ça donne le vertige!

Comment on se sent lorsqu’on contemple la longévité de sa propre carrière?

On se sent fier d’avoir pu participer à 50 ans de théâtre, de cinéma, de télévision, dans des projets nombreux. Je suis à l’heure des bilans. Je repense à des choses qui auraient pu être meilleures, puis à des choses dont je suis fier. Je repense aux productions que j’ai particulièrement aimées et aux gens que j’ai rencontrés. Cinquante ans, c’est long, mais c’est très court à la fois. J’ai l’impression d’avoir commencé hier.

Est-ce quil y a un rôle dont vous êtes particulièrement fier?

Oh, il y en a beaucoup, beaucoup! Je me demande si ça fait prétentieux de dire ça, hein?

C’est plutôt le gage d’une bonne carrière...

Je dirais qu’il y a beaucoup de rôles au théâtre dont je suis très fier, dont LOdyssée d’Homère et Cyrano de Bergerac. Puis, un incontournable de ma carrière, c’est sans aucun doute la pièce Matroni et moi, qui est devenu un film par la suite. Ç’a été une étape très marquante dans ma vie. Au départ, Matroni et moi était une pièce de théâtre de pauvre. Je pense qu’on avait 80 $ de budget pour cette création. On partait de loin, et pourtant, c’est devenu un film qui m’a fait beaucoup connaître. Je pourrais ajouter Méo, dans Les Boys, Séraphin, mes rôles dans des séries comme Fortier et Léo, plus récemment, auquel j’ai adoré participer, et tant d’autres films.

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Dans Léo, vous incarniez Reynald, un motard voyageur et loncle de Léo, qui meurt éventuellement d’un cancer...

Ce rôle, je l’ai adoré. Je jouais le frère d’Yvon, incarné par Julien Poulin. On nous fait jouer des frères, parce qu’on a tous les deux les dents séparées. J’imagine que ça fait plus crédible d’avoir deux frères aux dents séparées. (rires)

Vous aimez beaucoup la poésie. Vous préférez la lire ou l’écrire?

J’en écris, mais il y a tellement eu de grands poètes que je la laisse dans le fond de mes tiroirs. Je ne me considère pas comme un écrivain de poésie. Je fais ça en dilettante.

Peu de gens savent que vous avez écrit pour le magazine humoristique Croc...

Oui, je l’ai fait pendant quelques années. J’ai écrit quelques textes dans le magazine, mais assez peu. Cependant, j’étais corédacteur en chef à l’émission de radio Croc, qui a été en ondes pendant environ cinq ans.

Il semble que votre mère vous faisait lire beaucoup...

Oui, beaucoup. Ç’a toujours été un plaisir. Vous savez, je ne suis pas quelqu’un de doué pour les loisirs. Je n’envisage donc pas de prendre ma retraite, mais si jamais j’étais obligé de la prendre, je n’ai aucune idée de ce que je ferais d’autre que de la lecture.

Donc, jouer la comédie, cest ça, votre seule et vraie passion?

Je dirais que dans ma vie de comédien, je pourrais compter sur les doigts d’une seule main les matins où je n’étais pas content d’aller travailler. Pour moi, c’est une façon de vivre.

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Vous êtes né dans le quartier Villeray à Montréal...

En fait, je suis né sur la rue Villeray. Mes parents avaient loué le sous-sol d’une des tantes de ma mère. Ma mère n’a pas eu le temps de se rendre à l’hôpital, à ma naissance. Elle a accouché de moi sur le divan de ce sous-sol du quartier Villeray. Ça arrivait souvent, à l’époque. On était trois enfants à la maison. J’ai une sœur qui est décédée. Mes parents sont décédés aussi.

Votre mère est décédée l’année dernière. Est-ce que ç’a été un grand deuil, pour vous?

C’est difficile de se débarrasser de ce chagrin-là! On apprend à vivre avec, mais on n’oublie pas. À un moment donné, la vie continue, mais ça nous habite toujours un peu.

Enfant, est-ce que vous aviez déjà cette fibre pour le théâtre?

Non, j’étais tellement timide! Vers l’âge de huit ans, j’ai incarné mon premier rôle au théâtre. Vous allez rire, mais j’ai joué un arbre. Je me souviens encore de ma seule réplique: «Et le vent souffle, souffle, souffle, le vent, souffle...» C’est là que tout a commencé, avec cette grande phase. J’avais tellement peur de la manquer. Ça m’obsédait, parce que j’étais là dès le début du spectacle, et j’attendais de dire enfin ma seule phrase.

Dans votre carrière, vous avez joué des rôles dramatiques et vous avez fait de l’humour. Est-ce que vous aimez autant incarner des rôles dramatiques que comiques?

C’est intéressant, car ma carrière a été composée presque à moitié-moitié de rôles très drôles et de rôles dramatiques. À un moment donné, je jouais juste des personnages comiques. Un peu plus tard dans ma carrière, on s’est mis à me demander pour faire des trucs dramatiques. On dirait qu’ils se sont dit: «Il a maintenant des poches sous les yeux, ça va être dramatique!» (rires)

Quels sont vos projets pour 2025?

J’ai un projet de théâtre, un projet important que je veux réaliser, mais que je ne peux pas encore nommer. À part ça, je fais des spectacles de poésie avec Philippe Prudhomme et Alexis Martin un peu partout en province. Alexis Martin, c’est mon grand ami. La tournée, c’est une belle façon de me promener avec lui.

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