Pierre Karl Péladeau a tenté d’acheter Transat 5 fois depuis l’automne

Gabriel Côté
Pierre Karl Péladeau a tenté par cinq fois, depuis l’automne, de mettre la main sur Transat, aux prises avec de graves difficultés financières.
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Ces informations ont été dévoilées au tribunal ce vendredi dans le cadre d’un litige sur la restructuration de l’entreprise.
À la fin du mois de juin, Pierre Karl Péladeau, deuxième actionnaire de l’entreprise, avait demandé à la Cour supérieure d’intervenir afin d’empêcher le voyagiste de mettre en œuvre une entente récemment annoncée avec le gouvernement fédéral.
Au début juin, Transat a indiqué avoir conclu un accord pour restructurer une partie de sa dette avec la Corporation de financement d’urgence d’entreprises du Canada (CFUEC), un organisme fédéral. Grâce à cette entente, l’entreprise a réduit sa dette de plus de 400 M$.
M. Péladeau déplore que l’on n’offre pas la possibilité aux actionnaires de Transat de voter sur l’entente.
«Aucune communication officielle n’a été transmise à ses actionnaires afin qu’ils puissent prendre connaissance de l’entente de principe, et ce, en violation de leurs droits et des obligations de la compagnie», lit-on dans un communiqué publié la semaine dernière par la Financière Outremont, une société d’investissement contrôlée par M. Péladeau.
«Il est injuste et injustifié pour la compagnie de diluer l’avoir de ses actionnaires sans leur approbation dans le cadre d’une opération de restructuration qui, au final, n’assure pas la pérennité de la compagnie, alors que d’autres options non seulement sont disponibles, mais ont été présentées au conseil d’administration de la compagnie, conformément au processus entamé il y a plusieurs mois maintenant», ajoute la Financière Outremont.
Rappelons qu’en 2021, Transat a obtenu un financement de 700 M$ de la part de la CFUEC dans le cadre d’un programme d’aide lié à la pandémie de COVID-19.
À la fin du mois d’avril, M. Péladeau aurait également offert d’acheter le voyagiste pour 1$, afin de placer l’entreprise à l’abri de ses créanciers pour le restructurer, selon nos informations.
À ce moment, la compagnie avait des dettes de plus de 800 M$. Ainsi, même à ce prix, M. Péladeau aurait eu à injecter d’importantes sommes pour maintenir Transat à flot.
La juge Chantal Corriveau a mis l’affaire en délibéré.
M. Péladeau détient un peu plus de 9,5% des actions de Transat, selon un document déposé au tribunal. Il est également l’actionnaire de contrôle de Québecor, propriétaire du Journal.