Pier-Luc Funk et Patrice Robitaille se dévoilent après 20 ans de complicité
Patrick Delisle-Crevier
Patrice Robitaille et Pier-Luc Funk se sont connus en 2008 alors qu’ils jouaient un père et son fils dans Un été sans point ni coup sûr, puis se sont retrouvés pour jouer un autre duo père-fils dans Plan B, 15 ans plus tard. Cette fois, ils deviennent ennemis dans L’Appel, une série historique de Julie Perreault qui raconte la chute du motard criminalisé Maurice «Mom» Boucher. Entrevue avec deux complices qui croisent le fer pour la première fois.
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Pier-Luc, Patrice, parlez-moi de la série L’Appel.
PIER-LUC: Je joue Stéphane «Godasse» Gagné, un membre des Hells Angels qui devient délateur pour la police dans le cadre du procès de Mom Boucher. C’est un gars qui a commis le meurtre d’une gardienne de prison, mais son complice et lui ont fait une erreur majeure lors d’une autre tentative d’assassinat et ça a fait boule de neige, ce qui a permis aux autorités de lui mettre le grappin dessus. Mon personnage est le délateur qui a entraîné la chute de Mom Boucher. Il a décidé de devenir délateur parce que c’était sa seule façon de rester en vie. Il savait qu’il allait vivre l’enfer, mais, au moins, il allait rester vivant et protégé. Il change vraiment son fusil d’épaule et passe du statut d’ennemi numéro un de la police à celui d’allié le plus précieux.

PATRICE: Dans cette série, Pier-Luc a la responsabilité d’interpréter un personnage qui a vraiment existé, alors que mon personnage, Sylvain Provencher, est un amalgame de plusieurs enquêteurs et policiers qui ont gravité autour de cette affaire-là. C’était le fun, parce que j’étais libre de faire un peu ce que je voulais.

P.-L.: Il y a trois niveaux de personnages historiques dans la série. Il y a celui de Patrice, qui joue un amalgame de policiers ayant déjà existé, puis celui de Magalie Lépine-Blondeau, qui joue France Charbonneau. Elle doit plus travailler pour lui rendre justice, puisque c’est quelqu’un qui existe et qui a été très présent dans le regard public. Et il y a le mien: oui, mon personnage a existé, mais ce n’est pas quelqu’un que les gens reconnaissent dans la rue, alors j’avais tout de même une certaine liberté sur le plan de l’interprétation. Contrairement à Magalie, j’ai pu m’amuser un peu plus avec la création du personnage.
P.: Ce qui était bien avec cette série, c’est que, grâce à Luc Dionne, qui est à la tête du projet, on avait accès à des documents inédits. Même que je me suis retrouvé dans un restaurant de Laval en compagnie de véritables intervenants de l’escouade Carcajou. Nous étions quelques comédiens de la série à les rencontrer pour leur poser des questions, et c’était super de pouvoir compter sur ces références-là! Je suis sorti de cette rencontre complètement galvanisé et excité de faire cette série! C’est quelque chose que Pier-Luc n’a pas pu faire, car le vrai Stéphane Gagné n’est pas accessible. Il a été remis en liberté, mais il a été placé dans un programme de protection et d’anonymat assez sévère après ses 27 années de prison.
Vous avez joué plusieurs duos père-fils ensemble, mais, cette fois, la dynamique de vos personnages est très différente. Comment avez-vous abordé ça?
P.-L.: C’est vrai que nous n’étions pas dans la même dynamique même si, dans Plan B, la relation entre nos deux personnages était compliquée. Cette fois, je joue un criminel délateur qui se fait brasser par le personnage de Patrice. Le but est de rendre service à l’histoire, et nous avons tenté d’incarner cette relation de la meilleure façon possible. On a vite oublié les réflexes de nos rôles précédents. Même que ce fut fort agréable de jouer ça avec lui. C’était excitant de pouvoir explorer quelque chose de complètement différent ensemble. À la seconde où j’ai su que Patrice allait jouer ce personnage, mon intérêt pour le projet a augmenté. Je savais que de tourner ces grosses scènes vraiment sportives avec lui allait être un défi, mais surtout un plaisir.
P.: Quand on lit un scénario comme celui-là, on voit vite quelles scènes seront plus exigeantes. J’avais repéré la scène de l’interrogatoire entre nos deux personnages et je capotais. J’avais tellement hâte de jouer ça avec Pier-Luc! Faire ça avec lui, ça me permet d’en mettre un peu plus. J’ai vu ça comme un match de tennis. Je savais que j’allais partager le terrain avec un grand joueur qui est capable d’en prendre, alors je suis arrivé préparé pas à peu près. Pier-Luc est un grand comédien, qui est dans l’écoute. Il donne beaucoup. J’étais vraiment content de faire ça avec lui.
Vous souvenez-vous de votre première rencontre, sur le plateau du film Un été sans point ni coup sûr, en 2008?
P.: Je me souviens du jeune Pier-Luc qui est entré dans la salle d’audition. J’ai été surpris parce que c’était le premier «ti-cul» avec lequel je partageais une certaine ressemblance. Je me suis dit qu’avec lui, c’était possible, que j’y croyais. Quand j’ai vu à quel point il était bon, j’ai tripé! C’était agréable de travailler avec lui. C’est le fun de voir les premiers pas de quelqu’un, d’assister à l’éclosion d’un tel talent, et d’y participer. C’est aussi touchant de le voir évoluer par la suite. J’ai été aux premières loges de son succès dès le début et je suis fier de son cheminement.
P.-L.: Lors du tournage de L’Appel, je ne pouvais pas m’empêcher de faire un parallèle entre la scène de l’interrogatoire et ma première journée de tournage à vie sur Un été sans point ni coup sûr. J’étais un enfant, c’était impressionnant, pour moi, de jouer avec Pat. Je me disais que si je pouvais faire comme ce gars-là un jour, atteindre le dixième de son niveau de jeu, de sa carrière, je serais heureux. Je lui ai dit souvent, mais l’avoir eu comme premier modèle a changé ma façon de voir ce métier et m’a permis de me fixer de grands objectifs. Ça a aussi influencé ma façon de travailler et de bien faire ce métier.
Patrice a-t-il été un mentor pour toi?
P.-L.: Ce qui est fou, justement, c’est que Patrice n’a jamais voulu être mon mentor. Il a plutôt été un grand frère pour moi. Je me souviens de la première fois qu’on s’est rendus sur le plateau; je suis monté sur le siège avant de la voiture et la première chose que Patrice a faite, c’est de me détacher et de me descendre du véhicule pour m’envoyer sur la banquette arrière, comme le ferait un grand frère. On a rigolé tous les deux. Il n’a jamais essayé de me montrer comment travailler. Il m’a traité comme un égal pendant le tournage et je pense que c’est ce qui fait que notre relation est si forte aujourd’hui.
Patrice, pourquoi croyez-vous que ça a cliqué aussi rapidement avec Pier-Luc?
P.: Dans la vie, j’admire le talent, quel qu’il soit. Quand je vois des gens talentueux, ça me rend heureux et ça me stimule. Pier-Luc était vraiment bon et c’était le fun de travailler avec lui. Je jouais avec lui et il était sur la coche. Ça m’impressionnait de voir autant d’aplomb à un si jeune âge.
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L’Appel est disponible sur illico+. Pier-Luc sera de retour à l’animation de la troisième saison d’On ramassera demain à compter du jeudi 20 mars, 21 h, à Télé-Québec. On peut voir Patrice dans les deux saisons de la série De Pierre en fille, disponibles sur Tou.tv Extra. La sortie du film Villeneuve: L’ascension d’un champion est prévue en novembre.