Magalie Lépine-Blondeau décrit sa rencontre avec France Charbonneau comme étant émouvante
Michèle Lemieux
Du plus loin qu’elle se souvienne, Magalie Lépine-Blondeau a toujours nourri le désir de jouer, mais sans se laisser séduire par la gloire qui accompagne souvent ce métier. L’actrice, qui tient le rôle de la criminaliste France Charbonneau dans L’Appel, est toutefois heureuse d’utiliser sa notoriété pour défendre une cause qui lui tient à coeur: la lutte contre le parkinson, une maladie avec laquelle son père compose depuis plusieurs années.
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Magalie, qui est cette procureure aux assises que tu incarnes dans la très attendue série L’Appel?
Il s’agit de Me France Charbonneau, qui est éventuellement devenue juge et qu’on a connue grâce à la Commission Charbonneau. À l’époque, j’avais suivi les travaux de la Commission comme un feuilleton. Tous ceux qui l’ont suivie se souviennent du bagout de Me Charbonneau, de son aplomb, de son humour et de sa répartie. C’est la première fois que j’incarne quelqu’un qui existe; le travail est donc un peu différent. Il fallait que je m’inspire de ce qu’elle est, mais il n’était pas question que je l’imite. J’avais besoin d’une liberté d’interprète pour pouvoir m’approprier et inventer ma France Charbonneau. Ç’a été un travail vraiment très intéressant.
La série porte sur le procès du membre des Hells Angels Mom Boucher...
Effectivement. La série relate le procès en appel de Maurice «Mom» Boucher. On survole cette période durant laquelle les Hells Angels ont semé la terreur, assassiné des gardiens de prison, terrorisé la population. Lors du premier procès, Maurice Boucher avait été acquitté. France Charbonneau, qui était procureure de la Couronne à ce moment-là, avait assisté le procureur au dossier. Ils ont décidé de porter la cause en appel. Me Charbonneau a été procureure de la Couronne lors de ce second procès.
Est-ce un honneur de pouvoir l’incarner au petit écran?
Oui, c’est quand même une chance de pouvoir lui rendre hommage. C’est une femme admirable, une légende. J’ai passé des heures innombrables à éplucher sa plaidoirie, à regarder les archives. J’ai aussi eu la chance de la rencontrer. Ç’a été une rencontre émouvante. À un moment donné, nos destins étaient un peu liés, car pendant que j’étais en tournage, France prenait sa retraite. J’espère qu’elle sera honorée par ma France, qu’elle va se reconnaître et qu’elle acceptera l’interprétation que j’en ai faite.

As-tu d’autres projets actuellement?
L’automne dernier, j’ai tourné un film en France. J’ai aussi eu la chance de jouer dans le film de Yann England, Fanny Cloutier, inspiré de livres jeunesse écrits par Stéphanie Lapointe. C’était sympathique de renouer avec Yann, car nous avions coanimé Fan Club, à Vrak, il y a quelques années.
Parlons des origines de ta carrière. Qu’est-ce qui t’avait fait choisir ce métier?
J’ai toujours voulu faire ça dans la vie, à un point tel que ça m’a pris du temps avant d’oser jouer, parce que j’avais peur de me rendre compte que je n’avais pas de talent. Je ne sais pas ce que j’aurais fait d’autre... J’ai commencé à jouer à la fin du secondaire. Durant le reste de mes études, j’ai été portée par ce désir de devenir actrice. J’ai étudié en art dramatique au cégep, puis j’ai fait l’École nationale de théâtre. J’ai espéré des confirmations, et elles sont venues assez rapidement. Je touche du bois, parce que c’est un métier changeant, précaire. Au fil des ans, j’espère avoir construit des collaborations profondes, avoir incarné des rôles qui touchent les gens. Je souhaite que mon travail continue de résonner et qu’on me confie encore des rôles. Jusqu’ici, j’ai été très chanceuse.
À travers les rencontres professionnelles, des liens se sont-ils tissés?
Oui, comme avec Julie (Perreault), par exemple. Nous nous sommes rencontrées comme actrices, d’abord sur 19-2, puis sur Merci pour tout. Entre nous, ç’a vraiment été un coup de coeur d’amitié. Nous ne nous sommes pas lâchées depuis. Elle m’a confié l’honneur d’être l’actrice principale de L’Appel, sa première fiction en tant que réalisatrice; ça témoigne de cette fidélité réciproque. J’ai tellement d’amour et de respect pour mon métier. Depuis toujours, je suis non seulement consciente du privilège que j’ai de l’exercer, mais aussi de la responsabilité qui vient avec ça.
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L’Appel est disponible depuis le 23 janvier, à raison de deux épisodes par semaine, sur illico+.