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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

[VIDÉO] Incendie mortel dans le Vieux-Montréal: une chambre dangereuse, sans fenêtres et sans gicleur, était à louer

«Le Journal» avait révélé l’année dernière que l’immeuble ne semblait pas conforme

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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2024-10-04T15:34:27Z
2024-10-04T20:54:03Z
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L’incendie dans le Vieux-Montréal, qui a fait plusieurs morts et blessés vendredi, a ravagé une dangereuse auberge de jeunesse où Le Journal avait révélé l’année dernière que des chambres étaient à louer sans fenêtres et sans gicleur. 

• À lire aussi: «Des gens doivent se sentir mal»: le père d'une des victimes d'un incendie du Vieux-Montréal en 2023 déplore l'inaction pour éviter un tel drame à nouveau

Le feu a éclaté vers 2h30 du matin dans un immeuble situé au coin des rues Notre-Dame Est et de Bonsecours. Il abritait entre autres des logements de type Airbnb à louer.

Deux personnes sont mortes, une se trouve entre la vie et la mort et deux autres ont subi des blessures mineures, après un incendie criminel qui a ravagé cet immeuble du Vieux-Montréal.
Deux personnes sont mortes, une se trouve entre la vie et la mort et deux autres ont subi des blessures mineures, après un incendie criminel qui a ravagé cet immeuble du Vieux-Montréal. PHOTO FOURNIE PAR Julia Guo Mailhot

Le Journal avait d’ailleurs alerté la Ville de Montréal en mars 2023 à propos de ce bâtiment, soit celui baptisé «Le 402». Cette auberge de jeunesse a été en partie ravagée par les flammes vendredi matin.

Voyez l’auberge en question dans la vidéo ci-dessous:

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À l’époque, notre enquête avait révélé que l’hôte de cet immeuble mettait la vie de ses clients en danger.

Encore le même proprio

En effet, celui-ci louait au moins deux chambres de son auberge sans gicleur et sans fenêtres sur la plateforme Airbnb.

De petits carreaux en vitre font office de mur mitoyen avec un autre chambreur de l’auberge. Il est donc impossible d’ouvrir ces fausses fenêtres. Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI
De petits carreaux en vitre font office de mur mitoyen avec un autre chambreur de l’auberge. Il est donc impossible d’ouvrir ces fausses fenêtres. Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

«Une chambre sans fenêtres et sans gicleur est très problématique et donne bien moins de chances de survie à l’occupant», avait expliqué Martin Nobert, président de l’Association des techniciens en prévention incendie du Québec (ATPIQ).

L’entrée de l’auberge «Le 402», avant que l’établissement soit ravagé par les flammes vendredi matin.
L’entrée de l’auberge «Le 402», avant que l’établissement soit ravagé par les flammes vendredi matin. Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

Notons que l’auberge visée par notre enquête en 2023 et les immeubles ravagés par l’incendie vendredi matin appartiennent tous au même homme: l’avocat Émile Haim Benamor.

Me Benamor est aussi propriétaire d’un bâtiment de la place D'Youville, où a eu lieu un autre incendie funeste en 2023. Sept personnes sont mortes dans ce feu et neuf autres ont été blessées. Les victimes se trouvaient notamment dans des locations de type Airbnb.

Chambre sans fenêtres à louer sur Airbnb au 402, rue Notre-Dame Est, à Montréal. Crédit: Capture d’écran du site Airbnb
Chambre sans fenêtres à louer sur Airbnb au 402, rue Notre-Dame Est, à Montréal. Crédit: Capture d’écran du site Airbnb Capture d'écran du site Airbnb
L’auberge finalement rénovée

Selon nos informations, l’auberge «Le 402» a subi une inspection du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), près d’un mois après notre enquête sur celle-ci en 2023. Benamor avait été mis en demeure au sujet de sa propriété après le passage du SIM.

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Il n’est plus possible de réserver une chambre de l’auberge «Le 402» depuis l’incendie de vendredi matin.
Il n’est plus possible de réserver une chambre de l’auberge «Le 402» depuis l’incendie de vendredi matin. Capture d'écran du site web booking.com

Cette visite a révélé que son immeuble avait en effet plusieurs non-conformités majeures. Les experts ont noté une absence de système d’alarme pour incendie et d’avertisseurs de fumée. Des enjeux liés aux portes et aux murs coupe-feu ont été soulevés par les inspecteurs.

Le Journal a appris qu’une autre visite du SIM en mai dernier a finalement conclu que des correctifs avaient été apportés et que l’immeuble était jugé sécuritaire.

Des clients ont toutefois publié des dizaines d’avis négatifs sur le profil Google et sur la page Expedia du «402», photos à l'appui. Plusieurs critiquent le manque de propreté ou encore l’absence de fenêtres dans certaines chambres.

«S’il y a le feu, n’imaginez pas survivre. Les couloirs sont étroits et le détecteur de fumée est en morceaux», a écrit il y a trois semaines Vincent Fattorelli, visiblement insatisfait de son séjour. 

– Avec Maxime Deland, Agence QMI 

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