[PHOTOS] «Ce sont des lâches!»: vague de faux textos imitant des policiers, des livreurs et même le gouvernement
Ne cliquez surtout pas sur les liens envoyés par ces escrocs

Francis Pilon
Les autorités mettent en garde le public contre une recrudescence de messages textes où des fraudeurs n’hésitent plus à usurper l’identité des autorités policières, des livreurs de colis ou encore de Revenu Québec.
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«Franchement, ceux qui font ça, ce sont des lâches qui ne veulent pas aller travailler le matin et gagner honnêtement de l’argent comme tout le monde», lance Isabelle Tousignant, dans un rire jaune.

Cette résidente de L’Assomption, dans la région de Lanaudière, a roulé des yeux lorsqu’elle a reçu cette semaine un faux texto de la Ville de Montréal. Dans le message, les fraudeurs lui ordonnaient de payer une prétendue contravention de stationnement en cliquant sur un lien. Sinon, la cinquantenaire risquait de perdre son permis de conduire.
«J’ai eu d’autres messages d’arnaqueurs où ils se faisaient passer pour la Banque CIBC et même un texto où on m’envoyait supposément un mandat d’arrêt de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Chaque fois, ça me fait chier en pensant à des gens plus vulnérables qui pourraient se faire avoir, comme ma mère», soupire celle qui exerce le métier de zoothérapeute dans la métropole.

Arnaqueurs rusés
Le Bureau de la concurrence confirme que de plus en plus de consommateurs, comme Isabelle Tousignant, reçoivent ce genre de fraudes sur leur cellulaire depuis quelques mois.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«Souvent, ce sont des textos [trompeurs] où on annonce un remboursement de Revenu Québec. Ça peut aussi être votre abonnement à Netflix qui est annulé ou encore un colis livré par la compagnie DHL. La plupart du temps, ce sont des cybercriminels intelligents qui veulent voler vos données et votre identité», prévient Samuel Blais-Bergeron, porte-parole du Bureau.

Le Journal a d’ailleurs trouvé des dizaines de publications où des Québécois ont dénoncé, au cours du dernier mois, ce type de supercherie. Le gouvernement du Canada et la GRC ont aussi mis en garde le public récemment, puisque des «arnaqueurs se font passer pour des agents». Chaque fois, les malfaiteurs envoient dans leur message un lien sur lequel cliquer, qui mène à des pages web reproduisant l’esthétique des sites de véritables entités.
«Demandez-vous toujours si la compagnie ou l’organisation vous enverrait vraiment un texto, suggère M. Blais-Bergeron. Souvent, la réponse, c’est non. Si le doute persiste, contactez l’entreprise, par exemple, avec son numéro de téléphone officiel sur son site web.»
Des centaines de victimes
Depuis 2021, environ 928 personnes par année sont victimes de fraude par texto, selon le Centre antifraude du Canada (CAFC).
«En 2024, 70% des signalements d’hameçonnage ont été initiés par message texte», prévient Jeff Horncastle, du CAFC.

Ce dernier précise que les personnes qui tombent dans le panneau des escrocs, en cliquant sur un lien envoyé, par exemple, sont ensuite victimes de «fraude à l’identité».
«On le dit souvent d’ailleurs que c’est important de signaler les arnaques par texto parce que plus on reçoit d’informations, plus on peut enquêter et prendre des actions avec nos partenaires», insiste Samuel Blais-Bergeron, du Bureau de la concurrence.

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