Philippe Couillard veut développer des batteries aluminium-ion

Francis Halin
Dix mois après le projet avorté de Britishvolt, l’ex-premier ministre libéral Philippe Couillard est devenu l'un des dirigeants d'une jeune entreprise qui veut développer des batteries aluminium-ion, a appris Le Journal.
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«L’aluminium est très abondant ici. On n’a pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour en trouver», explique au Journal le 31e premier ministre.
Cette jeune entreprise montréalaise s’appelle Eleqtrion. Son PDG est William Reynolds, un ancien de Britishvolt, où était auparavant Philippe Couillard.
Chez Eleqtrion, Philippe Couillard occupe le poste de «chef de la stratégie».
«C’est une chimie de batterie qui est à ses débuts», détaille-t-il. Il rappelle que les Chinois travaillent sur une batterie au sodium et que les Australiens en font aussi une en aluminium. De nouvelles technologies de batterie émergent en ce moment.
- Écoutez l'entrevue avec l'ex-premier ministre Philippe Couillard à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB radio :
Enjeux d’approvisionnement
Selon Philippe Couillard, il y aura des enjeux d’approvisionnement avec le lithium ces prochaines années, et donc de prix. Conséquence, les véhicules électriques coûteront encore cher, d’où l’intérêt pour une nouvelle technologie.
L’aluminium est intéressant, d’après l’ancien chef de gouvernement, parce que cette ressource est près de nous, ce qui pourrait nous aider à nous rapprocher des chaînes d’approvisionnement.
Quelque «90% de l’aluminium canadien est produit au Québec, qui est le quatrième producteur d’hydroélectricité au monde», mentionne la nouvelle compagnie.

Pas d’usine demain
Au Journal, il explique qu’Eleqtrion n’est pas à la veille de vendre des batteries, ni même d’avoir sa propre usine, et qu’elle est à ses débuts.
C’est pour cette raison qu’elle vient de nouer un partenariat avec l’École de technologie supérieure (ÉTS).
«On a joué l’ÉTS, parce que c’est une excellente école de génie, pour faire des prototypes. On va les tester et peut-être les montrer à des clients potentiels», lance-t-il.
Philippe Couillard insiste: Eleqtrion n’a rien d’une grande entreprise, c’est un projet en démarrage.
«Il faut montrer l’intérêt d’investisseurs privés avant de demander de l’aide au gouvernement dans des programmes existants», conclut-il.
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