Deux enfants portées disparues à Longueuil: trop peu de critères pour déclencher une alerte AMBER

Laurent Lavoie
Trop peu de critères sont remplis pour déclencher une alerte AMBER afin de retrouver une mère et ses deux enfants, portées disparues depuis deux jours.
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Claudine Runanika Kajabika, 48 ans, d’origine congolaise, ainsi que ses deux filles, des jumelles de 8 ans, Florence et Florentine Kajabika, manquent à l’appel depuis le mardi 9 novembre, ce qui inquiète leur entourage, selon le Service de police de l’agglomération de Longueuil.

Selon le père de la famille, Floribert Kajabika, elles seraient cependant disparues depuis dimanche.
Résidentes de Longueuil, la mère et les deux fillettes pourraient se trouver entre le Québec et le Manitoba, où elles ont déjà habité. Elles auraient possiblement été aperçues en Ontario.
«Je suis inquiet parce que je veux savoir où est ma femme, a indiqué en entrevue à TVA Nouvelles M. Kajabika. Je ne dors pas, ça m’est même difficile de manger.»
Le père de famille estime que sa conjointe serait partie, car elle avait peur de se faire enlever ses enfants par la DPJ à la suite d’un conflit avec son fils qui remonterait à quelques mois.
Traité comme une disparition
Pour l’heure, trois des quatre critères permettant le déclenchement d’une alerte AMBER ne sont pas remplis. Seulement le fait que les fillettes soient mineures correspond.
Il faut que l’affaire soit considérée comme un enlèvement, mais il n’y aurait aucune «intention» en ce sens. C’est pourquoi le dossier est traité comme une disparition, a indiqué Jean-Pierre Voutsinos, porte-parole de la police de Longueuil, mentionnant que les circonstances exactes du départ demeuraient inconnues jeudi un peu avant midi.
Un autre critère implique que les autorités doivent également craindre pour la sécurité des enfants impliqués, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. Pina Arcamone, directrice générale du Réseau Enfants-Retour, a toutefois certaines réserves à cet effet. «On ne connaît pas l’état mental de la maman. Est-ce qu’elle est agitée? Est-ce qu’elle a peur? Qu’est-ce qui se passe dans sa tête aussi?», a-t-elle soulevé.
Autre condition à respecter avant le déclenchement, des informations doivent être détenues sur un véhicule précis, mais dans ce cas-ci, la mère et les jumelles se déplaceraient en transport en commun.
Blâme
Ces recherches ont lieu peu de temps après que la coroner enquêtant sur le drame de la famille Carpentier ait rendu public son rapport.
Sophie Régnière a notamment reproché à la Sûreté du Québec d’avoir tardé à déclencher l’alerte AMBER.
Si la coroner reconnait que tous les critères n’étaient pas remplis, elle estime que les policiers se devaient de transmettre l’information plus rapidement à la population.
«L’important, c’est de diffuser rapidement les informations, d’alerter les médias. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, en temps réel, on peut notifier toute une communauté d’être aux aguets», a commenté Pina Arcamone.
Toute personne apercevant Claudine Runanika Kajabika et ses deux enfants ou possédant de l’information est priée de contacter le 911 immédiatement.