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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Personnes en situation de handicap: complètement abandonnées en raison de la grève

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Photo portrait de Nicolas St-Pierre

Nicolas St-Pierre

2023-12-11T05:00:00Z
2023-12-11T14:30:09Z
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Laissées à elles-mêmes depuis le début de la grève du Front commun, des personnes en situation de handicap peinent à recevoir les soins et les services de base comme se laver et aller aux toilettes, offerts par des préposés du CIUSSS de la Capitale-Nationale.

• À lire aussi: Services publics: la grève du Front commun se poursuit

«On est réduit en services, en douches, en personnels, mais surtout en qualité de vie et c’est extrêmement dommageable et désagréable», explique Irina Gagnon, qui réside dans un immeuble appartenant au Groupe O’Drey à Québec. 

«Juste pour donner un exemple, quand on a envie d’aller aux toilettes, on doit attendre au moins 10 à 15 minutes et il y en a qui ne réussissent pas à se retenir», ajoute Justine Bureau, qui réside au même endroit. 

Steeve D’Anjou, le père d’un autre résident a d’ailleurs dû faire l’aller-retour depuis Clermont seulement pour venir donner une douche à son fils. 

«Le gouvernement parle souvent des étudiants, j’ai vraiment l’impression qu’il nous considère comme des citoyens de deuxième classe. On aimerait vraiment que ça se règle au plus vite pour qu’on puisse avoir notre dignité s’il vous plaît», confie Christophe D’Anjou. 

«Je ne peux pas comprendre que les douches ne soient pas considérées comme un service essentiel. Je serais curieux de savoir s’ils ne se laveront pas pendant une semaine eux», renchérit son père.

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Pas la faute des préposés 

Même s’ils sont «complètement abandonnés», les résidents qui ont témoigné de leur situation au Journal ainsi que leur famille ont tenu à préciser que les tristes événements ne relèvent pas des préposés qui offrent les soins, mais plutôt de la gestion effectuée par leurs dirigeants.

«Les services qui sont offerts ici sont exceptionnels, mais en temps de grève, il y a des décisions syndicales qui se prennent pour faire avancer leur cause, mais au détriment des personnes handicapées. Je ne peux pas concevoir qu’on prive une clientèle vulnérable comme ça», déplore le père de Justine, François Bureau. 

«Dans le réseau de la santé et des services sociaux, l’exercice du droit de grève est limité par les services essentiels. [...] Il va de soi que la grève a un impact dans le réseau, mais cet impact a été déterminé afin de ne pas enfreindre la santé et sécurité des usagères et usagers», a réagit la FSSS-CSN dans une déclaration officielle à l'endroit du Journal.

Pour sa part, Christophe D’Anjou croit que le gouvernement a aussi une partie du blâme à porter alors qu’il estime que les préposés en général ne reçoivent pas assez de crédit pour leur travail. 

Beaucoup d’inquiétude

Alors que sa fille et plusieurs autres résidents sont toujours coupés de «besoins de vie essentiels», François Bureau espère que la situation sera corrigée rapidement puisque ce ne sont pas toutes les personnes en situation de handicap habitant dans un appartement qui ont la chance d’avoir leurs parents près d’elles. 

«Si c’est comme ça pour eux, c’est certain que c’est comme ça ailleurs également. Ils sont complètement abandonnés et c’est très déplorable», précise-t-il. 

«On comprend leurs revendications et on est très sensibles à ça, mais est-ce qu’ils peuvent au moins être en conflit, mais sans toucher cette clientèle-là? Parce qu’en ce moment, ils abandonnent les personnes handicapées pour des considérations syndicales», a conclu M. Bureau.

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