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L'article provient de TVA Sports
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Choix du CH: le bœuf venu de l’Ouest est encore au menu

Micheline Veluvolu
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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2025-06-13T04:00:00Z
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Sept juillet 2020. Les Canadiens de Montréal sélectionnent un bœuf de l’Ouest, Kaiden Guhle, au 16e rang du repêchage, alors que les attaquants Hendrix Lapierre et Dawson Mercer, de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ), sont disponibles.

Le choix est mal reçu par les partisans, qui réclamaient une injection de talent local à l’attaque. 

Quelle serait la réaction des partisans si, cinq ans plus tard, l’état-major préférait Blake Fiddler, un autre bœuf de l’Ouest, à Justin Carbonneau? C'est purement anecdotique, par ailleurs, mais l'agent de Fiddler, Allain Roy, est le même que celui de Guhle. Comme quoi tout est dans tout.

Si un tel scénario survient, peut-être faudra-t-il rappeler à ces partisans que la sélection de Guhle a bien vieilli. 

On ne trouve aucun repêchage simulé qui envoie Fiddler à Montréal, que ce soit au 16e ou 17e rang. On le voit davantage sortir vers la fin du premier tour. Mais un défenseur droitier de 6 pi, 4 po qui a de bons pieds vaut son pesant d’or.

Espèce recherchée

Fiddler est qui plus est l’un des plus jeunes joueurs de ce repêchage. Il ne sera pas majeur lorsqu’il entendra son nom le 27 juin au Peacock Theatre de Los Angeles. C’est seulement le 9 juillet que Fiddler, dont le visage conserve des traits enfantins, célébrera sa majorité.

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Si on se limite à ses 10 buts et 23 aides, pour 33 points en 64 matchs, dans la Ligue junior de l’Ouest (WHL) avec les Oil Kings d’Edmonton, Fiddler n’a rien de trop spécial. Mais un recruteur qui établira une projection et considérera sa croissance lente mais certaine sur le plan offensif peut entrevoir un troisième ou quatrième défenseur diablement efficace.

«Je me vois comme un défenseur qui œuvre dans les deux sens de la patinoire, a décrit Fiddler samedi, après avoir complété ses tests physiques au Combine à Buffalo. Je comprends que mes statistiques ne sont pas sexy, mais ce n’est pas très important.

«Je défends ardemment mon territoire, je peux affronter les gros trios adverses, et on ne peut pas dire que la rondelle est une bombe à retardement lorsqu’elle arrive sur mon bâton. J’ai des habiletés et j’aime m’en servir.»

Sans être un défenseur naturellement porté vers le jeu offensif ou un futur quart-arrière de l’avantage numérique, Fiddler s’est montré capable à certaines occasions de franchir la zone neutre avec la rondelle et de trouver les couloirs de passe ou de tir à la ligne bleue adverse. C’est une partie de son jeu encore en chantier.

Le jeune homme jouit par ailleurs d’une mobilité enviable pour sa stature.

«Je suis un bon joueur de pickleball et ça exerce certainement la souplesse de mes mouvements», a confié Fiddler, qui se compare à Moritz Seider, dit aimer le jeu de Seth Jones et s’inspire de Brandon Carlo en ce qui a trait au jeu défensif.

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Getty Images via AFP
Getty Images via AFP
Une entrevue amusante

Plutôt réservé au sujet de sa rencontre avec les Canadiens, Fiddler s’est contenté de dire que celle-ci a été... cocasse.

«C’était un peu drôle à la fin. Ce sont de bonnes personnes et l’entrevue était intéressante. Je ne peux pas tout partager, mais des plaisanteries ont été échangées au sujet de l’animal, entre autres.»

Le grand gaillard a choisi le lion, sur glace et hors glace. «Ils chassent en groupe. Je suis un joueur d’équipe, je ne m’isole pas des autres.»

Il croit «certainement» être considéré par les Canadiens, mais il ajoute d’autre part qu’il «pourrait sortir un peu n’importe où».

Le CH a été l’une des premières équipes à le rencontrer en début de saison, selon ses dires. «Une couple de gars» de l’organisation, dont Ben Shutron, dépisteur amateur dans l’Ouest, l’ont visité après ses matchs cette année. Shutron était d’ailleurs sur place au Combine, tout comme Albie O’Connell, recruteur en chef du Tricolore en Amérique du Nord.

Scène d’anthologie

Fiddler, si vous ne l’aviez pas déjà deviné, est bel et bien la progéniture de Vernon, un ancien attaquant des Stars de Dallas qui, lui, mesure seulement 5 pi 11 po. Sa mère? C’est 5 pi 6 po.

«Il y a des origines croates du côté de ma mère: mon cousin fait 6 pi 10 po et mon arrière-grand-père, 7 pi. Je tiens mes gênes des Européens», a-t-il démystifié.

Le jeune garçon n’était pas sans savoir que son père a été la vedette d’un moment devenu viral sur le web lors d’un match entre les Stars et les Canucks de Vancouver en 2012. Une imitation hilarante de Vernon, qui tournait en dérision Kevin Bieska, a fait éclater l’entraîneur-chef Alain Vigneault d’un rire incontrôlable derrière le banc.

«J’en ai beaucoup entendu parler cette semaine, a rigolé le jeune Fiddler. On a un sens de l’humour semblable. Il nargue peut-être davantage les autres, mais je suis capable d’en donner moi aussi.»

L’imposant défenseur nous en a spontanément fait la démonstration quelques instants plus tard lorsque le cas de Bieksa a été abordé.

«J’ai affronté son fils quand j’étais plus jeune. On a démoli son équipe. C’était satisfaisant», a-t-il lancé d’un ton badin.

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