Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

Le CH a fait monter la température avec Lakovic, et c’est sans doute par vif intérêt

TVA Sports
Partager
Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2025-06-10T04:00:00Z
Partager

Lynden Lakovic a écopé de deux punitions seulement cette saison, l’une d’elles pour... avoir joué avec un bâton brisé. Quand il est question d’un gros bonhomme de 6 pieds 4 pouces et 200 livres, les recruteurs de la Ligue nationale de hockey (LNH) sont tout le contraire des maîtresses d’école: on n’aime pas que le jeune garçon soit sage.

Malgré une brillante saison avec les Warriors de Moose Jaw dans la Ligue junior de l’Ouest (WHL) et des habiletés offensives très intéressantes, dont un tir qu’il dégaine de façon trompeuse, Lakovic arrivait à Buffalo pour le Combine avec une cible dans le dos la semaine dernière.

«Beaucoup de gens avaient des interrogations au sujet de mon jeu, plus précisément mon niveau de compétition et ma robustesse, a reconnu le gentil géant, toujours bien en verve après une longue journée, vendredi dernier, dans un vestiaire du complexe d’entraînement des Sabres à Buffalo. Je crois avoir répondu avec confiance.»

Il fallait compter sur le Canadien de Montréal, qui a la réputation notoire de brasser les espoirs dans la période d’entrevue afin d’attiser le feu dans leurs yeux, pour faire passer Lakovic dans le tordeur.

«Certainement mon entrevue la plus difficile de la semaine», a affirmé le prolifique attaquant sans retenue.

Publicité
Bonne entrevue quand même

Lakovic a néanmoins offert une évaluation en deux temps de cette rencontre avec le Tricolore: elle a été dure, mais «je crois quand même qu’elle s’est très bien passée».

De ce que l’on peut comprendre, le début a été abrupt, mais, vers la fin, le ton s’est adouci et après le pot sont venues les fleurs.

«Je n’ai pas reçu de questions qui font surchauffer ton cerveau [comme ce fut le cas pour plusieurs de ses pairs]. J’ai été critiqué au départ et je m’y attendais, mais vers la fin, ils ont témoigné du respect envers mon jeu.»

Lakovic s’est gardé de fournir moult détails, mais «la discussion s’est vraiment bien passée».

Le jeune homme arrivait au Combine avec une réputation à défendre et des doutes à chasser. Il croit avoir accompli la mission.

«J’étais confiant et j’ai tenu mon bout», a-t-il poursuivi au sujet de sa rencontre avec le CH. Les contacts avec l’organisation montréalaise, a-t-il ajouté, ont été nombreux et réguliers au cours de la saison, avec plusieurs de ses recruteurs.

Si le CH a cru bon de faire monter la température d’entrée de jeu avec Lakovic, cela nous apparaît davantage par curiosité et/ou intérêt que par mépris de son profil.

Publicité
Incompris?

Déjà, les attaquants hautement talentueux de son gabarit ne courent pas les rues. Si on veut en plus que chacun d’eux soit de facto une brute qui frappe pour blesser, on demande le beurre et l’argent du beurre.

Lakovic fait face à un feu nourri de critiques en raison de ce qu’il n’est pas: un attaquant de puissance qui instille la peur. Si bien qu’on finit par oublier ce qu’il est, soit un oiseau rare, avec autant de talent réparti sur une charpente de 6 pieds 4 pouces.

Doit-on accorder plus de poids dans l’évaluation à sa capacité, par exemple, d’utiliser intelligemment sa portée et son corps en possession de rondelle? On lui soumet qu’il est possiblement incompris.

«Oui, je te concède que je le suis peut-être un peu, a acquiescé l’imposant garçon. Il y a des failles dans mon jeu, oui, mais au final, est-ce que mes outils se transposent à l’autre niveau? Je crois que j’ai beaucoup d’outils qui ne s’enseignent pas.»

Lakovic a bien l’intention de miser sur son intelligence au jeu; n’empêche, il connaît la tangente que prend le hockey des séries.

«Je crois que j’ai besoin d’avoir un peu de méchanceté [nastiness] dans mon jeu, a-t-il fait valoir. Je ne vais pas démolir des gars pour autant. Je peux lancer des échauffourées, créer du chaos et employer mon corps de façon plus efficace.»

Quand ce penchant se sera enfin manifesté, il sera plus près de son apogée, soit Tage Thompson, espère-t-il.

«Matthew Knies a un gabarit semblable et il utilise son corps efficacement lui aussi, sans détruire constamment les joueurs adverses», a également noté Lakovic. «Si tu me projettes dans deux ou trois ans, je pense que tu vas obtenir un joueur de cet acabit.»

En voilà un qui a été bien préparé pour faire face aux critiques et à la trame narrative. Il est, soit dit en passant, représenté par le très influent Allain Roy, qui compte aussi Blake Fiddler dans son écurie.

Le camp de Lakovic prévoit qu’il sorte entre les rangs 10 et 20. S’il a trop bien chassé les doutes, il aura peut-être bien trouvé preneur avant le 16e rang.

Publicité
Publicité