Pékin fustige les «mensonges» de Michael Kovrig, ex-diplomate canadien détenu en Chine

AFP
La Chine a qualifié mardi de «mensonges et calomnies» les accusations de torture psychologique formulées par un ex-diplomate canadien, qui avait été détenu dans le pays asiatique sur fond de tensions avec le Canada.
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Ancien diplomate en poste à Pékin, Michael Kovrig travaillait comme conseiller pour le centre de réflexion International Crisis Group jusqu’à son arrestation le 10 décembre 2018.
Il avait été accusé d’espionnage, comme son compatriote Michael Spavor, un spécialiste de la Corée du Nord. Tous les deux ont été emprisonnés durant près de trois ans.
Leur arrestation quasi simultanée fin 2018 avait coïncidé avec celle au Canada de Meng Wanzhou, la fille du patron du groupe chinois Huawei, à la demande des États-Unis.
Les deux Canadiens, tout comme Mme Meng, ont été libérés en septembre 2021 et ont pu regagner leurs pays respectifs, après la fin d’une longue saga diplomatico-judiciaire.
«La norme des Nations Unies est de ne pas dépasser 15 jours d’isolement. Au-delà, c’est considéré comme de la torture psychologique. J’y suis resté près de six mois», a affirmé lundi Michael Kovrig à CBC.
Sur le plan psychologique, ce traitement en détention était «la chose la plus épuisante et la plus pénible que j’aie jamais vécue», a-t-il souligné.
Interrogé sur ces propos, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian, les a condamnés.
«Les mensonges et calomnies ne peuvent changer le fait que la personne que vous mentionnez a enfreint la loi» chinoise, a-t-il affirmé.
La Chine «conseille à la personne en question de respecter les faits et de réfléchir à ses erreurs», a ajouté le porte-parole.
Michael Kovrig avait été détenu dans une cellule de moins de 10 m2, selon des informations de presse.
Durant les six mois qui ont suivi leur arrestation, MM. Kovrig et Spavor ont subi des heures d’interrogatoire et étaient contraints de dormir avec la lumière allumée, avaient raconté à l’AFP plusieurs personnes au fait de l’affaire.
Michael Spavor a reproché l’an passé à Michael Kovrig, à qui il avait fourni des informations sur la Corée du Nord sans savoir qu’elles seraient partagées avec le Canada et ses partenaires en matière de renseignement, d’être à l’origine de leur incarcération.