PDG abattu en pleine rue à New York: des traces d’ADN découvertes par les enquêteurs
AFP
Le tueur présumé du patron du géant de l'assurance santé aux États-Unis a peut-être déjà fui New York, a déclaré vendredi la police, bien que le maire de la mégapole juge la chasse à l'homme «sur la bonne voie».
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Des traces d’ADN ont été retrouvées par les enquêteurs et devraient être analysées rapidement par la police scientifique. Selon le New York Times, l’endroit où ces traces ont été découvertes n’est pas encore connu.
Depuis trois jours, New York est sous le choc de «cette attaque préméditée, planifiée et ciblée», qui a coûté la vie mercredi à l’aube à Brian Thompson, 50 ans, directeur de l’assureur UnitedHealthcare. Ce dernier a été abattu par balles, dont une ou plusieurs dans le dos, devant un grand hôtel Hilton en plein centre de Manhattan.

La police de la ville, le tentaculaire NYPD, a publié jeudi deux photos de caméra de vidéosurveillance d'un homme recherché dans le cadre de ce crime. Ce sont les premières images diffusées où un suspect apparaît à visage découvert, de face, capuche sur la tête et avec un tour de cou noir.
Les clichés montrent un homme blanc, jeune et mince, à visage découvert, de face, capuche sur la tête et avec un tour de cou noir. Sur l'un d'eux, il est tout sourire.

Interrogée vendredi par CNN, la cheffe de la police, Jessica Tisch, a dit vouloir que «davantage de monde voie ces images hors de New York».
Car, a-t-elle reconnu, ses enquêteurs «ont des raisons de penser» que le suspect a déjà «quitté la mégapole».
Des déclarations confirmées par un porte-parole du NYPD.
Pourtant, le maire de New York, Eric Adams, ancien capitaine de cette police, a assuré vendredi matin aux télévisions locales d'information en continu, Spectrum et Pix 11, que l'enquête était «sur la bonne voie» et que le suspect traqué serait bientôt «interpellé».
Voyage en bus d'Atlanta
De fait, les investigations ont avancé sur ce meurtre d'un grand patron en pleine rue, un fait sans précédent selon M. Adams, et pour lequel jusqu'à 10 000 dollars de récompense sont offerts en cas d'information menant à une arrestation.
L'homme recherché était arrivé le 24 novembre à New York, venu en bus d'Atlanta, en Géorgie, à 1.500 km au sud et a séjourné dans une auberge de jeunesse - comme en atteste la photo où il sourit à une employée - grâce à une fausse pièce d'identité de l'État voisin du New Jersey.
Son ADN aurait été retrouvée sur une bouteille d'eau et divers objets retrouvés sur les lieux du crime.
Depuis la mort violente de M. Thompson, le Network Contagion Research Institute, centre de recherche sur le numérique et les réseaux sociaux, a recensé «un bond de publications très engagées [...] glorifiant l’événement», voire «appelant même à des actes de violence supplémentaires, suscitant des dizaines de millions de vues».
Sur Facebook, UnitedHealth Group, maison mère de UnitedHealthcare, a ainsi limité la possibilité de commenter son message de condoléances, après des dizaines de milliers de réactions sous forme d’émojis «rire».
Pour des experts, cela témoigne d’une colère profonde aux États-Unis contre les assurances maladie, un secteur privé très lucratif dans un pays aux inégalités abyssales.
Vengeance?
La presse spécule sur le mobile du crime: une éventuelle vengeance pour un rejet de prise en charge de frais médicaux par l'assureur.
Sur les lieux, les enquêteurs ont retrouvé des douilles gravées des mots «delay» (retarder) et «deny» (refuser), a affirmé le New York Times, ce qui fait référence à des pratiques décriées des assurances maladie, qui rejettent des demandes de remboursement.
Ce phénomène a été décrypté en 2010 dans le livre Delay, Deny, Defend: Why Insurance Companies Don't Pay Claims and What You Can Do About It, du juriste américain des assurances Jay Feinman.
La veuve de la victime, Paulette Thompson, avait confié dès mercredi à la télévision NBC News que son mari aurait fait l'objet de «menaces de gens [...]. Que sais-je, pour une mauvaise couverture [santé]?».
Des images de vidéosurveillance, qui ont fait le tour des États-Unis, montrent M. Thompson marchant, à 6 h 45 mercredi, vers l’entrée de l’hôtel Hilton, où devait se tenir une conférence d’investisseurs, lorsqu’un homme masqué, arme au poing et vêtu tout de noir, lui tire dans le dos.
Le dirigeant s’écroule et il est déclaré décédé à l’hôpital 30 min après.
Selon la police, le suspect l'attendait, puis s'est enfui à pied et à vélo électrique, avant de disparaître dans le poumon vert de Manhattan, Central Park, passé depuis au peigne fin.
Brian Thompson faisait partie de la maison mère UnitedHealth Group depuis 20 ans et dirigeait sa branche santé depuis 2021. Elle assure 51 millions de personnes et travaille avec des programmes gouvernementaux comme Medicare, le système d’assurance maladie des séniors.

UnitedHealth Group, l’un des assureurs les plus importants de la planète, compte 440 000 employés et réalise 371 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel.