Paul Maurice et l’art de jouer sur les mots
Il prend des détours pour dire ce qu’il a à dire


Dave Lévesque
FORT LAUDERDALE | Paul Maurice est un excellent orateur, mais c’est aussi un ratoureux qui a plusieurs tours dans son sac avec tout le métier qu’il possède.
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Prenons sa réponse au sujet de la réaction de son équipe après le revers de 8 à 1 lors du quatrième match de la finale de l’an dernier.
«Le fait de te faire lessiver et de revenir de ton mieux te permet de savoir que c’est une possibilité et c’est ce que nous attendons d’Edmonton. L’année passée, nous sommes revenus avec notre meilleur match de la série dans la cinquième rencontre, même si nous n’avons pas gagné. Puis on examine cette rencontre et on réalise que les Oilers ont mené 3 à 0 et 4 à 1. Certes, les Panthers sont remontés pour faire 4 à 3, mais c’est difficile de croire qu’ils ont joué leur meilleure partie quand ils ont accusé deux fois des retards de trois buts.»
Pas de drame
On comprend que ce que Maurice veut dire, c’est qu’il s’attend à ce que les Oilers reviennent en force. Et ça pourrait bien se produire.
D’ailleurs, à cet effet, l’avis général chez les Oilers, c’est qu’il n’y a aucun drame après cette claque au visage.
«C’est la beauté des séries éliminatoires», a souligné Darnell Nurse. «On a seulement qu’un match de retard malgré le pointage lundi soir. Le match numéro 4 sera très important.»
Et les Oilers ont surtout appris de l’expérience de l’an dernier. Ils s’étaient retrouvés en retard 0-3 avant de forcer la présentation d’un septième match après trois victoires consécutives.
«Nous regardons cette année avec de tout autres yeux. Ce n’était pas notre match et c’est tout. Nous avons connu un meilleur départ après trois matchs cette année qu’après trois parties l’an passé. Nous avons aussi une meilleure compréhension de ce qui doit être fait», a soutenu Mattias Ekholm.
Momentum
Dans le monde du hockey, il y a un mot qui revient souvent et qui est pratiquement érigé à titre de croyance, le fameux momentum.
Selon Newton, c’est le produit de la masse et de la vélocité d’un objet. Bref, la masse et la vélocité s’unissent pour créer un élan qui produit une erre d’aller. Profitons d’ailleurs de la tribune qui nous est donnée pour noter que le mot ne devrait pas être utilisé en français. On devrait plutôt parler d’impulsion (voire de conjoncture favorable) ou... d’élan comme on le mentionnait plus tôt.
Ce grand détour pour mentionner que Paul Maurice ne croit pas au fameux momentum et à sa transmission d’un match à l’autre surtout quand le jeu fait en sorte qu’une équipe se décompose comme les Oilers en troisième période.
«On se tient loin de cette idée», assure Maurice, «parce qu’elle s’attache à une impression que tu pars de plus loin une fois que la rondelle est déposée sur la glace. Si tu ne crois pas qu’il y a un avantage à tirer de ce genre de situation, alors tu ne crois pas que tu te retrouves face à un désavantage [dans la situation inverse]. Alors tout repart à zéro.»