Pascal Leclaire, la première «victime» d’Alexander Ovechkin
Le gardien québécois se souvient de son premier duel contre l’attaquant russe


Mathieu Boulay
Pascal Leclaire avait réussi à se tailler un poste avec les Blue Jackets de Columbus pour commencer la saison 2005-2006. À son premier départ de la campagne, le gardien québécois avait fait la connaissance d’Alexander Ovechkin, qui avait inscrit son premier but en carrière dans la LNH.
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Lors de cette soirée du 5 octobre 2005, le Russe en était à ses premiers coups de patin dans la LNH. Ça n’avait pas été long avant qu’il fasse des flammèches.
« Il y avait un buzz autour de lui, se souvient Pascal Leclaire. On le connaissait de nom. On savait qu’il allait être bon.
« Pour ma part, c’était la première saison que je débutais dans la LNH. J’avais mes choses à penser avant Ovechkin. Je savais seulement que c’était un joueur offensif. »
Lors de sa première présence sur la patinoire dans le circuit Bettman, la recrue avait frappé un des défenseurs des Blue Jackets. La baie vitrée était tombée sous la force de l’impact.
Dominant dès ses débuts
« On était à Washington et la cabane a sauté. Il y avait beaucoup d’ambiance. »
Puis, le moment tant attendu est survenu en deuxième période. Les coéquipiers d’Ovi ont profité d’un revirement en zone offensive avant de lui remettre la rondelle. Il a dégainé aussitôt pour battre Leclaire avec un lancer frappé.
« Il avait donné le ton à son équipe, ajoute Leclaire. On a senti lors de ce match qu’il allait devenir un joueur spécial. Il avait été dominant lors de ses premières séquences sur la patinoire. »
Au cours de sa carrière, Ovechkin a marqué plusieurs buts avec ses boulets de canon. Même si les équipes adverses connaissaient ses habitudes, elles n’arrivaient pas à le stopper.
Tricher pour l’arrêter
Lors de certains soirs, les gardiens ne savaient plus où donner de la tête. Est-ce que c’est possible de neutraliser un attaquant de puissance comme lui ?
« Plus tu l’affrontes, plus tu tentes de trouver des trucs pour l’arrêter, a souligné Leclaire. Je le jouais de façon plus agressive que les autres francs-tireurs. Je savais que sa mentalité était de tirer.
« Je trichais un peu. Je jouais plus le tir que la passe. »
Selon l’ancien gardien, Ovechkin est dans une classe à part à plusieurs niveaux.
« C’est un des meilleurs joueurs que j’ai vus pour se servir d’un défenseur comme écran. C’est quelque chose. Son lancer passait souvent entre les jambes du défenseur ou à côté de celui-ci. Il décoche tellement rapidement.
« Son lancer, ça rentre au poste. Lui et Steven Stamkos sont dans une classe à part. Ils sont très bons pour se faire oublier. Le lancer d’Ovechkin est puissant et pesant. Il fait partie du top 5 des meilleurs lancers que j’ai affrontés. »
Un train sur glace
Leclaire se souvient d’une anecdote avec Ovechkin. Le Québécois défendait la cage des Sénateurs d’Ottawa lors de ce match. Les deux équipes étaient en prolongation.
« Ovi s’est présenté dans une situation à deux contre un. Je savais qu’il allait viser le haut du filet. Il avait raté son lancer et la rondelle était passée entre mes jambes.
« J’ai vraiment eu l’air d’un toto. On s’est regardés et il savait qu’il avait raté son lancer. Il avait été un peu chanceux. Il a marqué et on a perdu le match. »
Leclaire croit que l’attaquant russe a des chances de battre le record de 894 buts de Wayne Gretzky.
« C’est un train et il est shapé comme un ours. Il a une force physique naturelle. Il a été capable de trouver une constance.
« S’il demeure en santé et que les Caps continuent d’avoir de bonnes équipes, c’est faisable. »

►C’est Marc-André Fleury qui a été la cible de prédilection préférée d’Ovechkin au cours de sa carrière. Il a marqué 25 buts en 44 rencontres contre le Québécois. Henrik Lundqvist (24), Carey Price (22) et Kari Lehtonen (22) ont aussi connu des soirées difficiles contre le « tsar russe ».