Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Pas une bonne idée d’annuler les F-35, selon Bombardier

Le PDG de l’entreprise craint des représailles

Éric Martel à Montréal, lundi.
Éric Martel à Montréal, lundi. Photo Sylvain Larocque
Partager
Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-03-17T21:18:30Z
Partager

Le grand patron de Bombardier met en garde le nouveau premier ministre Mark Carney contre l'idée d'annuler le contrat des avions de chasse F-35, qui pourrait se retourner contre la multinationale.

• À lire aussi: Défense: le Canada réétudie l’achat d’avions de combat F-35 américains

• À lire aussi: PDG de Bombardier et menaces tarifaires de Trump: «À la Maison-Blanche, personne ne sait ce qui va arriver!»

«Effectivement, on pourrait être ciblés, c’est ça, ma crainte», a déclaré Éric Martel lundi, après avoir prononcé un discours devant le Cercle canadien à Montréal.

Alors qu’Ottawa cherche à faire pression sur Washington dans le cadre de la guerre commerciale lancée par l’administration Trump, M. Carney vient d’annoncer une révision du contrat de 19 milliards $ finalisé en 2023 avec le géant américain Lockheed Martin pour 88 appareils F-35.

Depuis quelques années, Bombardier tente de développer ses activités militaires. L’entreprise fonde beaucoup d’espoir sur le programme d’avions espion HADES, pour lequel elle a livré un premier appareil l’automne dernier.

Il passe l’éponge

Le PDG de Bombardier n’est même pas prêt à demander au gouvernement Carney de reconsidérer le contrat de 5,9 milliards $ US accordé en 2023 à Boeing pour 16 avions multimissions. Bombardier avait mené une importante campagne pour tenter de décrocher cette commande, mais en vain.

Publicité

«Si on arrête ce contrat-là, comme on dit, ça se joue à deux, a-t-il noté. Les Américains, j’ai des contrats avec eux. Ils pourraient dire: “Nous aussi, on ne prendra plus notre contrat”. Alors il faut être extrêmement prudent dans ça.»

En revanche, Bombardier commence à reluquer un éventuel contrat pour des avions de surveillance qu’Ottawa songe à acquérir. L’avionneur montréalais et l’équipementier suédois Saab proposent l’appareil GlobalEye dans ce créneau.

«Complètement dépendant»

Éric Martel a déploré lundi le fait que le Canada «est complètement dépendant» des États-Unis sur le plan militaire, résultat, selon lui, d’«une espèce de naïveté».

Cela dit, le dirigeant a assuré que son «niveau d’inquiétude» était «assez bas» quant aux impacts des droits de douane sur les activités de Bombardier.

Pour l’instant, la quasi-totalité des activités de l’entreprise est épargnée.

Et, si des tarifs devaient finir par être appliqués, Bombardier pourrait déduire de la valeur des appareils exportés tout le contenu produit aux États-Unis, lequel est important. Des droits de 25% seraient alors ramenés à 15% ou moins.

Des licenciements pourraient avoir lieu en cas d’impacts majeurs, mais M. Martel n’entrevoit pas de déménagement d’usines aux États-Unis.

«En aéronautique, je ne peux pas déplacer ça rapidement, a-t-il dit. Ça prend des années.»

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité