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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Tactique russe : «pas normal de se déployer de cette manière»

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TVA Nouvelles

2022-03-10T19:28:55Z
2022-03-10T19:36:23Z
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La vidéo montrant l’attaque des forces ukrainiennes contre une colonne de véhicules blindés russes, rendue publique jeudi, donne l’impression que les tactiques russes sur le terrain laissent à désirer, selon un expert.

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Les images filmées par un drone montrent d’abord l’avancée des chars d’assaut dans le faubourg de Brovary, non loin de Kyïv, mais ceux-ci sont repoussés par des missiles antichars Javelin.

Les militaires russes semblent se déployer comme s’ils étaient en terrain neutre et non pas en terrain ennemi, selon Rémi Landry, lieutenant-colonel à la retraite du Royal 22e régiment et également professeur à l’Université de Sherbrooke.

«Ce n’est pas normal de se déployer de cette manière-là», a expliqué M. Landry en entrevue au TVA Nouvelles, jeudi.

M. Rémi Landry, lieutenant à la retraite des Forces
M. Rémi Landry, lieutenant à la retraite des Forces

Missile Javelin pour les Ukrainiens

«Ce qu’on comprend, c'est que les Ukrainiens ont définitivement utilisé des armes antichars que l’OTAN leur fait parvenir : le missile Javelin, qui se tire à partir de l’épaule. Les Ukrainiens sont aussi divisés en petits groupes de manière à pouvoir se dissimuler et être capables d’intercepter ce type de colonne là», a précisé l’expert.

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Missile Javelin | photo d'archives, AFP
Missile Javelin | photo d'archives, AFP

L’avantage du missile Javelin est sa grande précision. Une fois que la cible est engagée, le missile va la frapper directement, même si elle bouge ou change de position. Cette arme est utilisée pour atteindre un char au sol ou une cible aérienne.

«Lorsqu’il frappe un char, le missile attaque le véhicule par le dessus, l’endroit où il y a le moins de blindage. Parce que sur les côtés, on retrouve des plaquettes bourrées d’explosifs. Si un missile frappe, la première chose qu’elles font, c’est qu’elles repoussent le missile», a souligné Rémi Landry.

Les explosifs situés dans les plaquettes sur les côtés repoussent les missiles. | capture d'écran Reuters
Les explosifs situés dans les plaquettes sur les côtés repoussent les missiles. | capture d'écran Reuters

Les tireurs vont par ailleurs viser le premier blindé d’un convoi, et ensuite le dernier, de manière à bloquer le déplacement du reste de la colonne.

Doutes sur la stratégie russe

M. Landry ne comprend toutefois pas la façon d’avancer des Russes, surtout qu’ils ont déjà essuyé beaucoup de pertes dans les faubourgs.

«Depuis le début, ils se font harceler et prendre en embuscade par les petits groupes spécialisés ukrainiens», a-t-il mentionné.

Les petites équipes spécialisées, mobiles et bien équipées peuvent ainsi neutraliser des colonnes entières et faire des dommages importants.

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En plus de faire des erreurs stratégiques, les Russes s’en prennent à des hôpitaux, lieux normalement protégés par la Convention de Genève.

«J’ai l’impression que les [militaires] au sol ne sont pas réellement conscients de ce qu’ils font, qu’ils tirent un peu partout, et qu’il y a des bris de communication avec l’État-major de l’armée russe.»

Combat urbain: le plus difficile

Selon Rémi Landry, le combat urbain qui se déroule actuellement dans les faubourgs est particulièrement exigeant pour l’agresseur russe.

«Selon mon expérience, et l’expérience de toute l’histoire militaire, le combat urbain est probablement l’opération la plus difficile pour une force qui attaque. Le ratio d’hommes qui est requis est habituellement 10 qui attaquent pour un qui défend», a-t-il avancé.

C’est pour cette raison que les experts militaires se demandent pourquoi l’armée russe s’en est prise à autant de villes en même temps.

«Ça prend énormément de gens pour être en mesure de capturer ces villes.»

La tactique des tirs d’artillerie et de la destruction des villes serait celle privilégiée par les Russes, qui comptent tout détruire sur leur passage pour s’assurer de prendre ces villes.

***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.***

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