Pas d’expulsion des diplomates russes pour l’instant, dit Trudeau
Raphaël Pirro
Le Canada ne suivra pas le chemin tracé par plusieurs pays européens ayant récemment décidé d’expulser des dizaines de diplomates russes de leur territoire, du moins pour l’instant.
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«Quand on pose cette question-là sur les diplomates russes, on est en train aussi de poser la question sur les diplomates canadiens en Russie», a déclaré Justin Trudeau mercredi, avant son entrée au caucus.
Le premier ministre a évoqué toutefois que l’expulsion du personnel était évaluée par le gouvernement, soulignant qu’il fallait «évaluer le positif et le négatif» d’une telle décision.
«On veut continuer évidemment d’avoir une présence en Russie, et donc, il faut juger l’importance symbolique d’exclure des diplomates ici.»
Selon M. Trudeau, «les diplomates canadiens en Russie sont en train de faire un travail extrêmement important de savoir ce qui se passe en Russie, de créer des relations en des moments de crise et de guerre».
À Bruxelles pour une réunion de l’OTAN tenue mercredi, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a affirmé que l’ambassadeur de la Russie au Canada a été invité à une rencontre «afin de s’assurer que lui soient présentées les preuves de ce qui s’est passé à Irpin et à Boutcha».
Le Canada a déjà réduit sa présence en sol russe depuis l’annexion de la Crimée de 2014, selon M. Trudeau.
Depuis lundi, au moins six pays européens ont décidé de renvoyer chez eux les chargés diplomatiques de la Russie.
L’Italie, dernière en lice, a annoncé mardi le renvoi de 30 diplomates sur des motifs de sécurité, condamnant au passage les «crimes de guerre» commis par la Russie dans les banlieues de Kyïv. Le premier ministre Mario Draghi a exhorté Vladimir Poutine à cesser le «massacre de civils».
L’annonce a été faite après des décisions similaires par le Danemark, l’Espagne, la Suède, l’Estonie et la Lettonie. Ce sont l’Allemagne et la France qui ont lancé le bal en début de semaine.
«Réduire les possibilités de communication diplomatique dans un contexte de crise d’une difficulté sans précédent est une décision à courte vue qui compliquera davantage notre communication, nécessaire pour trouver une solution», a déclaré aux journalistes mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, selon Reuters.