Pas de réseaux sociaux avant 16 ans: «Ça va être difficile», dit un expert

Interdire les réseaux sociaux aux jeunes de moins de 16 ans est réalisable technologiquement, mais risque d’être difficile à mettre en pratique pour les jeunes, estime un expert.

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«Ça va être difficile, parce qu’il y a toute une génération maintenant dont la vie sociale dépend des réseaux sociaux. C’est là où ils se retrouvent; il y a une époque on allait se retrouver dans le parc, et une autre devant le dépanneur, mais là aujourd’hui, ça n’existe plus ces choses-là, tout le monde est en ligne», a affirmé Bruno Guglielminetti, animateur du balado d’actualité numérique Mon Carnet.

Cette nouvelle mesure, inspirée d’un rapport français dans lequel on recommande l’interdiction du cellulaire avant 13 ans et des réseaux sociaux avant 15 ans, serait toutefois assez facile à contourner pour M. Guglielminetti.

«Effectivement, et ça, ça fait longtemps qu’on le sait, l’usurpation d’identité pour s’ouvrir un compte est là depuis internet, sauf que de l’autre côté, quand on commence à regarder certaines mesures, peut-être qu’on va demander l’autorisation parentale. Donc, le parent va devoir confirmer l’âge de l’enfant, là, ça va probablement être plus difficile», a-t-il cependant nuancé. 

À la merci des grands groupes?

Entre les algorithmes et l’intelligence artificielle, les grands propriétaires de réseaux sociaux ne cessent de mettre en place de nouvelles fonctionnalités qui sont toutefois faciles à contourner, elles aussi.

«Le problème avec ça, c’est qu’ils jouent le bon citoyen, parce que dans le cas de la réglementation autour de l’âge, on dit qu’on met des mécanismes autour, on dit qu’on fait de la prévention, qu’on met différentes fonctionnalités pour s’assurer que les jeunes aient une expérience qui ne soit pas trop négative, sauf que, de l’autre côté, c’est “free for all” et souvent les jeunes passent au travers des mailles des fonctionnalités mises en place», a-t-il continué.

L’utilisation intensive des réseaux sociaux amène son lot de pression et peut parfois avoir des impacts sur la scolarité des jeunes, qui tentent de ne rien rater, quitte à ne pas dormir.

«C’est le problème, parce que ça ne touche pas uniquement les jeunes, ça touche tous les utilisateurs. Les algorithmes sont là, c’est l’intelligence artificielle, elle nous surveille, elle connaît vraiment nos intérêts à la seconde près, et à partir de ce moment-là, elle nourrit notre intérêt, ce qui fait qu’on ne voit pas le temps passer», a-t-il ajouté.