«Pas dans ma cour»: pas de refuge pour sans-abri à Ahuntsic-Cartierville
La Ville n’arrive pas à finaliser l’achat du bâtiment où les itinérants devaient s’installer le 1er août


Anouk Lebel
Une cinquantaine d’itinérants se retrouveront sans toit la semaine prochaine, car le déménagement de leur refuge de Verdun vers Ahuntsic-Cartierville ne se fera vraisemblablement pas.
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«La population refuse. Il n’y a pas d’acceptabilité sociale», résume sœur Pierrette Bertrand, qui est à la tête des Oblates franciscaines de Saint-Joseph.
La congrégation religieuse vouée aux soins des femmes indigentes est la voisine directe du Centre Bois-de-Boulogne, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.
La Ville de Montréal veut acheter cette ancienne maison de soins palliatifs pour y installer un refuge pour itinérants de 50 places le 1er août.

Voilà qu’à moins d’une semaine du «Jour J», la Ville de Montréal n’arrive toujours pas à conclure la transaction avec le propriétaire des lieux, la Fondation Gracia.
À vendre
«On a toujours travaillé avec [la Fondation]. Ils sont d’accord avec nous. Si c’est pour avoir un centre d’itinérants, c’est non», soutient sœur Pierrette Bertrand.
La religieuse rappelle que le bâtiment se trouve tout près d’un CPE, d’une école primaire et d’un parc. De nombreux citoyens appréhendent une cohabitation difficile avec les itinérants.
La Fondation Gracia n’a pas voulu commenter. Chose certaine, son bâtiment est toujours à vendre, comme en témoigne la pancarte qui trône sur le terrain et l’annonce, encore en ligne.
«Je fais encore visiter. J’ai un autre prospect qui doit venir la semaine prochaine», a confirmé au Journal le courtier immobilier, Denis Perreault.
C’est une nouvelle tuile pour le refuge établi d’urgence pendant la pandémie au Complexe Guy Favreau, au centre-ville. En décembre, il a été relocalisé aux Jardins Gordon Verdun, avec 15 lits de moins.
Mis à pied
La Société de développement social (SDS), qui gère le refuge, quittera les lieux le 31 juillet puisque la Ville veut transformer le bâtiment en logements abordables.
La SDS n’a pas répondu aux appels du Journal. Mais, selon une source bien au fait du dossier, une trentaine d’intervenants et autres employés du refuge de Verdun seront mis à pied.

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante a décliné notre demande d’entrevue avec Robert Beaudry, l’élu responsable de l’itinérance au comité exécutif.
«Nous sommes toujours en discussion avec la SDS et le CIUSSS pour assurer le référencement des personnes qui reçoivent actuellement le service à Gordon», a signifié l’attachée de presse Marikym Gaudreault dans une déclaration écrite.
La Ville est toujours en discussion avec la Fondation Gracia pour acquérir le centre Bois-de-Boulogne, a-t-elle indiqué par message texte.
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