Partage du pourboire: «On ne le fait pas à contrecœur», dit une serveuse

Gabriel Côté
Une répartition équitable des pourboires est nécessaire au bon fonctionnement d’un restaurant, selon une serveuse de Québec qui assure que le partage se fait de bon cœur dans l’établissement où elle travaille.
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«Le pourboire a une place importante au cœur de notre métier», lance d’emblée Margot Citterio, qui est cheffe de rang au restaurant La Tanière à Québec depuis plusieurs années.
«Chez nous, on partage le pourboire avec la cuisine, et on ne le fait pas à contrecœur», assure-t-elle.
Entre les employés de ce restaurant, la convention est la suivante. Les employés de la salle à manger, qui assurent le service aux tables, partagent 4% des pourboires avec la cuisine. «C’est réparti proportionnellement selon les différents postes», explique Mme Citterio.
Cette proportion de 4% est bien supérieure à ce qui se fait dans d’autres établissements. Des serveurs rencontrés mardi par Le Journal, qui ont voulu garder l’anonymat pour éviter de causer des surprises à leurs collègues, ont indiqué que chez eux, seulement 1% ou 2% des pourboires retournent à la cuisine.
«Si on en donnait plus, ça serait vraiment moins intéressant, surtout qu’on en reçoit moins depuis que le pourboire se calcule avant les taxes», a soufflé l’un deux.
De fait, les employés de la cuisine de La Tanière sont surpris lorsqu’ils apprennent que 4% des pourboires leur sont destinés, selon Margot Citterio.
«Ça les motive vraiment, ils ont le sentiment d’avoir leur part du gâteau», dit-elle.
Si tout va bien au restaurant La Tanière, il n’en demeure pas moins que l’écart entre la rémunération des serveurs et des employés en cuisine est en moyenne de 19$ l’heure à l’échelle de la province, selon les données de l’Association Restauration Québec (ARQ).
Pour cette raison, des restaurateurs, dont le Groupe Restos Plaisirs, réclament le droit de gérer la répartition des pourboires dans leur établissement, ce qui leur est interdit par la loi à l’heure actuelle. C’est à leur avis un enjeu d’équité et de rétention de la main-d’œuvre.
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