Ouragan Fiona: un système météorologique qui deviendra plus fréquent au Canada
Agence QMI
Les provinces maritimes sont sur le qui-vive depuis plusieurs heures et se préparent à l’arrivée de l’ouragan Fiona qui pourrait frapper les côtes dès vendredi soir, une situation qui devrait d’ailleurs devenir de plus en plus fréquente en raison des changements climatiques, selon un spécialiste.
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Le système météorologique continuait sa progression dans la journée de vendredi, poussé par des vents de 200 km/h. Les rafales devraient cependant frapper l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, et les Îles-de-la-Madeleine à 140 ou 150 km/h.
*Suivez notre couverture spéciale de l’arrivée de l’ouragan Fiona sur les côtes canadiennes avec nos journalistes en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et à Halifax*
«C’est un ouragan de catégorie 3 très puissant qui est alimenté par des eaux beaucoup plus chaudes que ce qu’on a observé au cours des dernières décennies [...], ce qui donne davantage d’énergie à l’ouragan», a expliqué vendredi Alain Bourque, directeur général d’Ouranos, en entrevue à LCN.
Ce réchauffement des eaux observé depuis plusieurs années expliquerait la multiplication de ces phénomènes le long des côtes canadiennes, d’après l’expert.
«Un ouragan, pour pouvoir se développer pleinement, il faut des températures de l’eau d’au moins 26 degrés Celsius», a indiqué M. Bourque, précisant que la température des eaux tropicales est supérieure de quelques degrés.
«Les vents d’altitude ne sont pas hyper favorables, donc on peut présumer que le même ouragan qui se produit il y a 30 ans serait beaucoup moins puissant», a-t-il ajouté.
Écoutez l'entrevue avec Peter Kimbell, météorologue chez Environnement Canada, et Ève-Marie Fournier, résidente des Îles-de-la-Madeleine, à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée chaque jour en direct via QUB radio:
Les endroits comme les Îles-de-la-Madeleine devraient donc être la cible de tels événements de plus en plus fréquemment, et ne plus seulement se faire toucher par des restes d’ouragans, comme lors de l’ouragan Dorian en 2019.
«Les ouragans vont pouvoir se rendre beaucoup plus loin contrairement à ce qu’ils faisaient auparavant», a souligné M. Bourque.
Ces phénomènes devraient toutefois être moins présents dans les régions tropicales en raison des changements climatiques, mais ceux qui existeront encore seront par contre beaucoup plus puissants.
«Les changements climatiques influencent un phénomène qui est naturel à la base [...] sauf que la fréquence, la durée, l’intensité et le trajet changent», a résumé le spécialiste.