Santé Canada a obtenu une garantie d’approvisionnement pour l’importation «massive» de médicaments contenant de l’acétaminophène pour enfants - «l’équivalent de plusieurs mois» - afin d’aider à regarnir les tablettes des pharmacies à travers le pays.

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«Ça va être là pour plusieurs mois, ça va remplir les comptoirs des pharmacies assez rapidement, déjà c’est commencé à être livré au moment où l’on se parle, il va y avoir d’autres livraisons», a déclaré le ministre fédéral de la Santé Jean-Yves Duclos, lundi.

Dans un contexte de grave pénurie de médicaments et de confluence de maladies infectieuses, de nombreuses pharmacies connaissent actuellement des ruptures de stock d’antidouleurs génériques, de Tylenol ou encore d’Advil.

Cette pénurie «crée une pression additionnelle sur les urgences pédiatriques à travers le pays», a poursuivi le ministre en fin d’après-midi, quelques heures après l’annonce.

Les urgences d’hôpitaux pédiatriques du Québec et ailleurs au pays sont aux prises avec une hausse de l’achalandage très élevée. 

Le taux d’occupation des civières dans les hôpitaux pédiatriques de Montréal tournait autour de 200 % lundi.

Ottawa prévoit que les nouveaux stocks seront «en vente dans les pharmacies de détail et communautaires au cours des prochaines semaines».

Le ministre Duclos s’est aussi réjoui que «la production intérieure au pays de ces analgésiques ait considérablement augmenté» dans les dernières semaines, et qu’elle doive continuer d’augmenter dans le court et moyen terme.

Pour palier au problème, Santé Canada a approuvé l’importation «exceptionnelle» d’ibuprofène et d’acétaminophène directement dans les hôpitaux pédiatriques du pays pour les nourrissons et les enfants.

Santé Canada avise les parents qui ne trouvent pas les antidouleurs pour enfant dans leur pharmacie de parler à leur pharmacien, ce dernier pouvant les aviser de «solutions de rechange».

Le ministère s’est dit «déterminé à étudier toutes les options possibles pour mettre fin à cette pénurie» et a également assuré que les produits importés affichaient une posologie accessible autant en français qu’en anglais.

L’obligation de bilinguisme pour les produits disponibles sur les comptoirs des pharmacies a fait l’objet de controverses, la semaine dernière, après que le «Toronto Star» avait avancé que le règlement contribuait à la pénurie actuelle.

Le masque pour alléger le fardeau?

Considérant la situation «critique» dans les hôpitaux, M. Duclos a réitéré que le port du masque était une bonne idée pour alléger le fardeau des travailleuses et des travailleurs de la santé.Il s’agit d’un point qu’ont relevé des directeurs de départements pédiatriques d’à travers le pays lors d’une conversation avec le ministre plus tôt ce matin.

«C’est très important parce que nos patients, mais aussi nos travailleurs souffrent présentement», a-t-il dit.

M. Duclos ne semble pas chaud à l’idée de réimposer le port obligatoire du masque dans les espaces intérieurs, mais ne l’écarte pas d'emblée. 

«Toutes les mesures seront toujours considérées», s’est-il contenté d’avancer.

«Les virus respiratoires ont un impact majeur sur nos enfants et en particulier les enfants plus jeunes, c’est pour ça que quand on parle de masques et de se faire vacciner contre la grippe ou la COVID-19, c’est essentiel de le faire», a-t-il martelé.

Il a déploré le fait que les taux de vaccination pour les doses de rappel au Canada et au Québec soient plus faibles ici que dans de nombreux pays comparables.

Le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, Kieran Moore, a fortement suggéré lundi le port du masque dans les espaces intérieurs.