Le bilinguisme empire la pénurie de médicaments pour enfants au Canada, selon un média anglo
Jean-Michel Clermont-Goulet | 24 Heures
Le bilinguisme canadien serait à blâmer − en partie du moins − pour la pénurie de Tylenol et d’Advil pour enfants qui sévit d'un océan à l'autre, selon le Toronto Star. Sur les réseaux sociaux, ce blâme ne passe pas, tant chez les anglophones que chez les francophones.
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«Au Canada, la pénurie de Tylenol et d’autres médicaments contre la douleur et la fièvre pour les enfants s’aggrave — et l’un des facteurs qui contribuent à la crise semble être l’exigence d’étiquettes bilingues», a écrit le quotidien ontarien sur les réseaux sociaux.
Canada’s shortage of children’s Tylenol and other pain and fever medications for kids is getting worse — and one of the factors contributing to the crisis appears to be the requirement for bilingual labels.https://t.co/hmX7Vnt2wZ
— Toronto Star (@TorontoStar) November 9, 2022
La twittosphère s’est vite enflammée, tant dans la langue de Shakespeare que celle de Molière.
dumbest headline ever. https://t.co/ZdsSTvmYIO
— GoIrish79 (@gondirish79) November 10, 2022
Wow c’est horrible comme headline. Les médicaments, comme les médecins, devraient être accessibles dans l’une ou l’autre des langues officielles, au strict minimum 😒 https://t.co/Hxb4HzDVr0
— Emilie M. 'Arshif 🌻🇵🇸 M.S.I. (@EmilieArshif) November 10, 2022
Is this written by an intern?🤦♀️ #TorontoStar https://t.co/FqygVPnEbK
— pdeeps (@pdeeps2000) November 10, 2022
The same old "let's blame Quebec " rhetoric. You can do better than this @TorontoStar 🤦♂️ https://t.co/lhKYa5DQNQ
— இளங்கோ (@nameiszulu) November 10, 2022
«J’ai une imprimante qui peut faire des autocollants et même moi je pourrais traduire une étiquette Tylenol. Come on», a écrit l'ancien journaliste du Globe and Mail, Les Perreaux.
I have this printer that can make stickers and even I could translate a Tylenol label. Come on. https://t.co/5jrLYAxQcT
— Les Perreaux (@perreaux) November 10, 2022
Ah oui, le bilinguisme qui nuit à la santé des enfants… on ne l’avait pas encore entendue, celle-là. Le français, qui lit ça, au fond?
— Yves Boisvert (@YvesBoisvert) November 10, 2022
Sans étiquette, ce serait encore plus rapide! #ironie
Bravo pour l’angle et le titre @TorontoStar 🙄 https://t.co/KjqL7HO1IM
Certains vont jusqu'à parler de francophobie.
Francophobia by any other name (i.e. too stringent labelling requirements) is still francophobia. Be better @TorontoStar
— Adam Ziel 🇺🇦 (@zielous) November 10, 2022
La francophobie. Pur est simple c'est tout cela est. https://t.co/y7hU9Nx4tB
Que se passe-t-il vraiment?
En entrevue à QUB Radio, le président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, Benoit Morin, racontait que la pénurie s'explique par le fait que plusieurs parents ont fait des réserves de médicaments récemment.
Dans les derniers mois, après près de trois ans de pandémie, la transmission de virus s’est accrue chez les enfants, comme le virus respiratoire syncytial (VRS), ce qui a suscité des inquiétudes dans les familles.
En octobre, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclo, affirmait ne pas fermer la porte à d’éventuelles livraisons de médicaments de l’étranger, malgré l’absence de français sur les étiquettes.
«L’enjeu de faire venir des médicaments de l’étranger qui ne sont pas correctement étiquetés dans les deux langues officielles doit être traité correctement pour protéger la santé et la sécurité des gens qui auraient besoin d’utiliser ces médicaments», disait-il.

La semaine dernière, Santé Canada annonçait avoir commencé à autoriser l’ibuprofène (Advil) en provenance des États-Unis. L'organisme autorisera bientôt l’approvisionnement d'acétaminophène (Tylenol) en provenance de l'Australie pour usage hospitalier seulement, rapportait la CBC.
Les médicaments importés doivent tout de même respecter les normes sanitaires canadiennes, a précisé l’agence gouvernementale.

Quant à la distribution dans les pharmacies, Santé Canada a indiqué au Toronto Star qu’elle «continue de travailler avec les fabricants sur d’autres propositions d’importation de produits étrangers qui seraient mis à la disposition des pharmacies communautaires et des consommateurs».