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L'article provient de 24 heures

1 enfant avec 3 parents: on décortique la pluriparentalité (qui ne veut pas dire polyamour ou trouple)

Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

2025-05-29T20:38:08Z
2025-05-30T13:34:31Z
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Le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette a réitéré que sa vision de la famille québécoise se limite à deux parents pour un enfant, alors qu’un récent jugement de la Cour supérieure l’ordonne à reconnaître la pluriparentalité. Qu’est-ce que cette dynamique familiale implique et comment affecte-t-elle un enfant? On vous explique.

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C'est quoi, la pluriparentalité?

En gros, la pluriparentalité implique qu’un enfant a légalement plus de deux parents. 

Des provinces canadiennes permettent d’inscrire plus de deux parents sur le certificat de naissance d’un enfant: la Colombie-Britannique, l’Ontario et la Saskatchewan.

Pluriparentalité c. trouple

Élever un enfant à plusieurs ne signifie pas que tous les coparents sont en polycule, soit en relation amoureuse à plus de deux personnes.

Par exemple, l’humoriste Colin Boudrias élève un enfant avec sa conjointe Florence et leur amie Emma. Les trois parents ne forment pas pour autant un trouple. 

«Je n’avais pas envie de me marier ni de me mettre en couple, mais j’avais envie d’avoir un enfant. Je cherchais un ou des coparents, je ne voulais surtout pas avoir un enfant seule. Après plusieurs essais, c’est eux (Colin et Florence) qui m’ont proposé qu’on fasse ça ensemble», a confié à 24 heures Emma, en octobre dernier.  

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Photo courtoisie Colin Boudrias
Photo courtoisie Colin Boudrias

De leur côté, Colin et Florence avaient déjà discuté de la possibilité de devenir parents après neuf ans en couple. Pour l’humoriste, l’idée d’élever un enfant à deux était néanmoins une source d’anxiété. 

La pluralité néfaste pour l’enfant?

Avoir plus de deux parents n’est pas néfaste pour un enfant, selon Isabel Côté, professeure à l’Université du Québec en Outaouais et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la procréation pour autrui et les liens familiaux. 

Les familles pluriparentales fonctionnent différemment que les familles biparentales. Il ne faut donc pas les voir sous le même prisme, a-t-elle expliqué à 24 heures, en octobre dernier.

La pluriparentalité peut aussi avoir des aspects positifs dans la vie de l’enfant, a-t-elle souligné. 

«On sait que les ressources, c’est un élément important qui favorise le développement de l’enfant. Ici, on a trois parents qui peuvent s’entraider. Les parents peuvent avoir plus de temps pour eux-mêmes et être beaucoup plus disponibles pour l’enfant.»

Aucun droit face à l’enfant

Aux yeux de la loi, le ou les parents qui ne figurent pas sur le certificat de naissance de l’enfant n’ont aucun droit face à celui-ci. Impossible, donc, pour ce parent de l’inscrire à l’école, de consentir à des soins médicaux ou d’obtenir une pension alimentaire en cas de séparation.

Cette absence de reconnaissance du modèle pluriparental est pire pour les enfants que les conséquences perçues d’avoir plus de deux parents, a insisté Isabel Côté. 

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