«On va me revoir dans le baseball majeur» –Charles Leblanc

Benoît Rioux
Le Québécois Charles Leblanc pourrait se morfondre en suivant la présente Série mondiale impliquant les Rangers du Texas. Ce serait bien mal le connaître.
Il y a moins de deux ans, Leblanc faisait toujours partie de l’organisation des Rangers, qui l’avait repêché en 2016. Depuis, l’athlète de 27 ans s’est retrouvé avec les Marlins de Miami, avec lesquels il a joué 48 matchs en 2022, avant de passer la récente saison au niveau AAA avec le Jumbo Shrimp de Jacksonville.
À chacun son parcours!
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«Je n’ai pas fini de jouer à la balle, on va me revoir encore dans un uniforme du baseball majeur», lance Leblanc, avec optimisme.
S’il s’intéresse à la présente Série mondiale, c’est parce qu’il connaît évidemment plusieurs personnes impliquées, mais aussi en raison du fait qu’il deviendra joueur autonome au terme de cette grande finale du baseball majeur.

Le joueur originaire de Laval reconnaît d’ailleurs qu’il se retrouve ces jours-ci dans une situation qui ne lui est pas familière.
«Pour la première fois de ma vie, je vis de l’incertitude autour du baseball, résume-t-il. Durant toute ma vie, que ce soit à l’école secondaire ou à l’université, je savais un peu ce qui s’en venait pour la saison suivante et là, c’est un peu bizarre.»
Difficile mentalement
Le 30 juillet 2022, à Miami, Leblanc vivait donc son plus grand rêve en jouant un premier match dans le baseball majeur contre les Mets de New York. Dès le lendemain, il frappait un circuit aux dépens du lanceur Taijuan Walker.

Malgré 10 doubles, quatre longues balles et une moyenne au bâton de ,263, son avenir avec les Marlins n’était toutefois pas assuré. L’arrivée de Jean Segura puis celle de Luis Arraez au camp d’entraînement de 2023 allaient entraîner sa rétrogradation.
«Quand les Marlins ont embauché des joueurs d’avant-champ avant la dernière saison, ç’a été dur mentalement, convient Leblanc. Tu viens de réaliser ton rêve et on te laisse savoir que tu n’es pas assez bon pour faire partie d’une équipe qui n’était pas nécessairement reconnue comme une puissance.»
Pour couronner le tout, Leblanc a été exclu de la formation des 40 joueurs des Marlins, ce qui compliquait grandement les choses pour un rappel. Au-delà de l’épreuve mentale, le Québécois allait aussi devoir composer avec certaines blessures physiques, principalement au dos et au bas du corps.
«J’ai traîné mes blessures plus longtemps que je l’aurais souhaité, a-t-il admis. Au moins, j’ai trouvé une façon de bien finir la saison avec quelques doubles et quelques circuits.»
Leblanc a effectivement réussi cinq longues balles en 22 matchs dans son dernier mois d’activités avec le Jumbo Shrimp. Il a ainsi conclu la campagne avec 12 circuits et une moyenne de ,252. Là où Leblanc s’est démarqué, c’est en trouvant une façon d’aider l’équipe, même s’il n’était pas toujours à l’aise à 100% au moment de se présenter au bâton en raison de son dos. C’est ainsi qu’il a soutiré 61 buts sur balles pendant la saison pour afficher un excellent taux de présences sur les sentiers de ,384.
«Fallait trouver une manière de faire le travail», a-t-il convenu.
Voir le positif
En attendant d’en savoir plus sur son propre avenir, Leblanc souhaite le meilleur à ceux qu’il a connus, il n’y a pas si longtemps, chez les Rangers.

Il a notamment côtoyé Leody Taveras et, plus brièvement, la recrue Josh Jung. Il pense aussi à l’entraîneur au premier coussin Corey Ragsdale. Un de ses bons amis dans l’organisation texane fut par ailleurs le releveur Brock Burke. Ce dernier a participé à un match de la série contre les Orioles de Baltimore, mais n’a pas pris part à la Série mondiale.
Chez les Diamondbacks, Leblanc a aussi connu Pavin Smith, lors d’un séjour dans la ligue hivernale en République dominicaine, avec les Tigres del Licey.
«J’espère le mieux pour ces gars-là, a conclu Leblanc, à propos de tous ces joueurs qu’il connaît à la Série mondiale. À un moment donné, tu dois voir le positif. Personnellement, je me considère comme chanceux de pouvoir encore jouer au baseball et de vivre cet esprit de camaraderie avec les boys.»
Pour les prochaines semaines, Leblanc se concentrera à se trouver du boulot, à réparer les bobos et à rester prêt pour la suite de sa carrière.