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L'article provient de 24 heures

Une Québécoise d’origine haïtienne se fait refuser un logement, mais pas son chum blanc

Photo d’archives, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

2024-01-26T18:12:16Z
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Une Québécoise d’origine haïtienne affirme avoir été discriminée par une propriétaire à cause de sa couleur de peau. Elle a porté l’affaire à la Commission des droits de la personne.

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Lorsqu’elle a écrit à une propriétaire pour visiter un logement à louer à compter du 1er juillet, Josiane (prénom fictif) s’est étonnée que le 4 1⁄2 situé à St-Hubert soit déjà indisponible, trois jours seulement après la publication de l'annonce. 

Avoir lu la réponse de la propriétaire à son message, la locataire a eu l’impression qu’on lui mentait.

«J’ai commencé à avoir des doutes, parce que l’annonce a été faite le 22 janvier et que je lui ai écrit le 25. Je me suis dit qu’il y avait peut-être eu beaucoup de demandes, mais le doute persistait, parce que le message était sec, direct», explique Josiane en entrevue à 24 heures.

Quelques minutes plus tard, elle a alors demandé à son conjoint, un «Québécois pure laine», d’écrire à la propriétaire pour le même logement. La réponse qu’il aurait reçue était complètement à l’opposé de la sienne.

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«La propriétaire lui a proposé de passer durant une visite libre, lui a posé des questions pour savoir s’il était en couple, s’il avait des enfants et s’il était fumeur. Elle lui a dit que le logement était libre pour le 1er juillet», relate la locataire. 24 heures a pu consulter les messages échangés.

Donner une leçon à ceux qui discriminent

Pour elle, il ne fait pas de doute que la raison pour laquelle la propriétaire a refusé de lui faire visiter le logement est sa couleur de peau. «Je suis frustrée et déçue. Se loger est un besoin vital pour tout le monde, peu importe la couleur de peau ou la religion. Je trouve ça ridicule en 2024 et surtout en période de crise du logement», se désole-t-elle.

Josiane s’estime néanmoins chanceuse d’avoir un conjoint qu’elle qualifie de «pure laine». 

«Les personnes seules ou les couples de minorités visibles n’ont pas cette chance de prouver la discrimination dont ils savent faire l’objet. Je trouve ça triste», souligne-t-elle.

Ce que dit la loi

Josiane a décidé de porter plainte auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) avec, comme preuves, les captures d’écran des messages qu’elle et son conjoint ont échangés avec la propriétaire.

Il faut savoir que la Charte des droits et libertés interdit à tout propriétaire de refuser de signer un bail avec un locataire à cause d’une des «caractéristiques personnelles de cette personne: sa couleur de peau, sa religion ou son âge, par exemple», rappelle le site d’Éducaloi. 

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«Mon but n’est pas de me plaindre et qu’elle me donne de l’argent. Je veux passer le message que discriminer, ça ne se fait pas. J’espère que la propriétaire va subir les conséquences de ses actes», souligne la locataire.

Elle saura d’ici 25 jours si la CDPDJ juge que sa plainte est «recevable» et si une enquête sera menée. Si tel est le cas, le processus d’enquête et de résolution peut ensuite prendre plusieurs mois. 

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