Publicité
L'article provient de 24 heures

On est allé dans le nouveau magasin (illégal) de champignons magiques de Montréal

Le magasin de champignons magiques Funguyz
Le magasin de champignons magiques Funguyz Photo Gabriel Ouimet
Partager
Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2023-07-11T20:41:48Z
Partager

On s’est rendu mardi au nouveau magasin de champignons magiques de l’entreprise Funguyz, quelques heures avant que les policiers procèdent à la perquisition du magasin illégal à Montréal. Voici ce que nous avons vu lors de notre passage dans le commerce.  

• À lire aussi: Les champignons magiques que vous consommez poussent-ils vraiment sur des excréments?

La devanture du magasin de la rue Ontario, à Montréal, détonne. Les champignons roses, mauve et bleu fluorescent laissent deviner le caractère psychédélique des champignons qui y sont vendus. L’écriture, quant à elle, ne laisse aucun doute.  

«Magasins de champignons magiques», peut-on lire dans le bas de la vitrine du nouveau magasin de Funguyz. 

Photo Gabriel Ouimet
Photo Gabriel Ouimet

Une fois à l’intérieur, le magasin donne l’impression d’avoir été ouvert rapidement. Les couleurs attirantes de la vitrine extérieure cèdent leur place à des murs noirs et gris, baignés d’une lumière jaunâtre. Un vieux bureau de travail sert de comptoir de vente.  

Les enveloppes présentées sur les rayons contiennent des champignons séchés, des poches de thé, des capsules de microdose, des bonbons, du chocolat et d’autres produits de psilocybines. 

Des produits comestibles à la psilocybine vendus chez Funguyz.
Des produits comestibles à la psilocybine vendus chez Funguyz. Photo Gabriel Ouimet

«Ces enveloppes-là sont vides. On garde les produits ici [derrière le comptoir]», indique mollement Hector Hernandez, un copropriétaire de Funguyz, en pointant des sacs à dos dispersés sur le sol près de lui. 

Publicité

Voyez notre visite en vidéo:

Dans l’illégalité, mais pas stressé 

Hector Hernandez explique être venu de Toronto ce matin pour ouvrir le magasin avec quelques employés. Le fait de participer à une activité illégale ne l’inquiète pas du tout. 

«On s’attend à ce que les policiers viennent fermer le magasin et à ce qu’ils s’emparent de la marchandise. Ce n’est pas grave, on va rouvrir tout de suite après. Probablement demain. C’est ce qu’on a fait à Toronto», mentionne-t-il.  

  • Écoutez la chronique judiciaire avec l’avocat Walid Hijazi à l’émission d’Alexandre Dubé via QUB radio :

Un autre des copropriétaires de Funguyz nous a mentionné que le magasin tenterait de rouvrir ses portes dès jeudi et que quelques autres succursales pourraient ouvrir à Montréal dans les prochaines semaines.

Il faut dire que les employés de Funguyz sont habitués à l’exercice. Le groupe compte déjà une douzaine de commerces semblables en Ontario, dont 5 à Toronto.  

Publicité

• À lire aussi: 12 conseils faciles pour rendre votre consommation de drogue plus sécuritaire

Pendant notre visite, une femme, dans la soixantaine qui disait souffrir de dépression était bien contente de pouvoir se procurer des champignons.  

Une dame âgée dans la soixantaine s'est procuré des champignons magiques chez Funguyz avant la perquisition des policiers.
Une dame âgée dans la soixantaine s'est procuré des champignons magiques chez Funguyz avant la perquisition des policiers. Photo Gabriel Ouimet

«J’en prenais quand j’étais jeune en Colombie-Britannique et ça m’aidait beaucoup. J’ai hâte de voir si ça va me donner le goût de faire des activités différentes», a-t-elle confié. 

Le SPVM perquisitionne les lieux 

Quelques heures après notre passage dans le commerce illégal mardi, les policiers du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) ont procédé à la perquisition des lieux . Au moins trois personnes ont été arrêtés à l’intérieur du commerce.

En soirée, les affiches des vitrines avaient disparu et le local était vacant. 

Le local du magasin Funguys, à Montréal, est vacant depuis mardi soir.
Le local du magasin Funguys, à Montréal, est vacant depuis mardi soir. Photo courtoisie

Une situation qui n’a pas de quoi surprendre, puisque la vente, la possession et la production de champignons magiques sont illégales et criminalisées au Canada.  

• À lire aussi: Commande sur internet, microdosage, médecine... les champignons magiques sont partout

La substance fait partie de l’annexe III de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, et une offense peut occasionner un emprisonnement maximal de trois ans (possession) ou de dix ans (trafic).  

Les propriétaires de la bannière ont toutefois indiqué à plusieurs reprises que ces ouvertures illégales ont pour but de militer pour la légalisation de la psilocybine, le principal ingrédient psychoactif des champignons magiques. Ils estiment aussi que les perquisitions du genre leur permettent de porter leur cause devant les tribunaux. 

Publicité
Publicité