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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«On doit partir»: un autre camp d'itinérants démantelé à Montréal

Le RAPSIM appelle la Ville de Montréal à la tolérance tant qu'il n'y aura pas d'autre solution

Les deux derniers campeurs du terrain près de l'Accueil Bonneau, dans le Vieux-Montréal, devront quitter les lieux d'ici jeudi.
Les deux derniers campeurs du terrain près de l'Accueil Bonneau, dans le Vieux-Montréal, devront quitter les lieux d'ici jeudi. Photo Anouk Lebel
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Anouk Lebel

2024-04-16T23:30:00Z
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Des sans-abri qui avaient installé leurs tentes aux abords de l’Accueil Bonneau, dans le Vieux-Montréal, ont reçu un avis d’éviction et devront se relocaliser, ce qui est tristement devenu pour eux une routine.

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«On passe quelques mois à un endroit, on se fait mettre dehors, on va ailleurs et ça recommence», se résigne Kamila Kudlackovla.

La jeune femme originaire de Toronto déménage d’un campement à l’autre depuis son arrivée à Montréal il y a trois ans.

Elle a planté sa tente sur le mont Royal, puis à Saint-Henri, sous un pont au centre-ville.

Depuis deux semaines, elle a déposé ses pénates à quelques mètres de la tente d’un homme qui affirme avoir passé l’hiver dans ce parc de la rue de la Commune.

Avis d’éviction

«On a reçu notre avis d’éviction. On doit partir d’ici jeudi», lance ce dernier, qui n’a pas voulu s’identifier.

Photo Anouk Lebel
Photo Anouk Lebel

Connu des intervenants de l’Accueil Bonneau, il était le dernier occupant du terrain, où il y a eu sept ou huit tentes au cours de la dernière année.

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Mme Kudlackovla est venue se joindre à lui, faute d’endroit où aller.

«Dans les refuges, il n’y a pas de place tous les soirs. Et il faudrait que j’entrepose mes affaires quelque part», évoque-t-elle.

Elle assure qu’elle aura quitté les lieux d’ici jeudi, mais ignore où elle ira.

Appel à la tolérance

Le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal dénonce que ce type d’intervention soit devenu une routine dans la métropole.

«On appelle à la Ville à faire preuve de tolérance. Il n’y a pas d’alternative pour les personnes qu’on démantèle, qu’on déplace et qu’on met à risque», plaide la directrice, Annie Savage.

Elle rappelle que le phénomène des campements de sans-abri a pris de l’ampleur depuis le début de la pandémie, dans le centre-ville, mais aussi dans l’est, dans Saint-Henri et même dans l’ouest de l’île.

Selon elle, il faut investir pour offrir davantage de places en hébergement d’urgence 24/7, mais aussi, et surtout, dans le logement. «C’est tout ce que les gens demandent, un logement décent», dit-elle.

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