La Victoire remporte le plus long match de hockey féminin de l’histoire

Catherine Dubois a signé un contrat non garanti l’été dernier, c’est-à-dire que l’équipe aurait pu la remercier à tout moment. Mais, dimanche, c’est elle qui a joué les héroïnes en quatrième prolongation à Laval, permettant à la Victoire de Montréal de savourer le premier gain en séries de sa courte histoire, dans le plus long match de hockey féminin professionnel.

• À lire aussi: Bière, cornichons et beurre d’arachides

«Pour être bien honnête, je pense que j’ai blackout [perdu connaissance]. Je ne me souviens pas vraiment de ce qui est arrivé. J’ai juste vu les filles s’en venir et j’étais tellement contente qu’on remporte ce match-là. On a vécu l’opposé l’année passée, ça faisait mal, alors je suis vraiment contente qu’on soit sorties avec la victoire», a raconté l’attaquante québécoise, qui a mis fin au suspense après 135min33s de jeu.

Grâce à ce gain de 3 à 2, la Victoire a égalé 1 à 1 sa demi-finale de la LPHF, au meilleur de trois matchs, face à la Charge d’Ottawa, un adversaire que Montréal a choisi en vertu de son statut de championne du calendrier régulier.

La troisième rencontre aura lieu mardi, à la Place TD.

Un an jour pour jour

Montréal a donc conjuré le mauvais sort. La saison dernière, elle avait perdu trois parties en supplémentaire face à Boston, s’inclinant d’ailleurs le 11 mai 2024 en troisième prolongation, lors du deuxième match de la série de premier tour.

Un an jour pour jour plus tard, la troupe de Kori Cheverie s’est retrouvée du bon côté, même après avoir laissé filer une avance de 2 à 0, après les buts de Kristin O’Neill et de Laura Stacey.

C’est d’ailleurs O’Neill qui a orchestré le filet gagnant en interceptant la rondelle avant de la refiler à Dubois. Cette dernière a été utilisée plus de 35 minutes, alors que, l’an dernier, elle avait passé neuf minutes sur la patinoire en six périodes de jeu.

«Le trio de Dubois, K.-O [O’Neill] et Willo [Kaitlin Willoughby] a dérangé durant tout le match et a été récompensé, a indiqué l’entraîneuse-chef. [...] Chaque match, elles sont meilleures défensivement et elles se mesurent à de bonnes joueuses. Elles sont responsables et elles ont capitalisé aujourd’hui [dimanche].»

«On n’arrête jamais. On crée une dynamique et pour les autres équipes, je pense que c’est tannant de jouer contre nous», a analysé Dubois, marqueuse lors des trois derniers matchs de la saison régulière.

Le mur de briques

L’autre vedette de la journée a été sans contredit Ann-Renée Desbiens, auteure de 63 arrêts, établissant un record dans la LPHF au terme d’une partie qui s’est étirée sur plus de cinq heures.

«Elle est extraordinaire, a noté Cheverie. Même quand on a accordé de bonnes chances de marquer, on sait qu’on a une excellente gardienne. Savoir qu’on a un mur de briques derrière nous nous calme.»

Desbiens a brillé notamment en troisième période, quand la Charge tentait de niveler le pointage. Elle s’est illustrée à plusieurs reprises, mais elle n’a rien pu faire quand elle a eu la vue voilée sur le lancer d’Aneta Tejralova et lorsque la rondelle a dévié deux fois avant d’aboutir sur la palette de Brianne Jenner, seule à sa droite.

La numéro 35 a été ensuite parfaite en supplémentaire, devant sa maman venue de Charlevoix en cette fête des Mères.

«C’est vraiment juste d’arrêter le prochain lancer. En prolongation, chaque jeu compte encore plus», a-t-elle calmement expliqué.

«On a continué, plus le match avançait, plus qu’on s’améliorait. Plus la prolongation allait, meilleures qu’on devenait et plus de chances qu’on générait. On savait qu’éventuellement ça allait rentrer», a ajouté Desbiens au sujet de ses coéquipières.

Une liste de records de la LPHF

135min33s: match le plus long

63 arrêts d’Ann-Renée Desbiens

53 arrêts pour la recrue Gwyneth Philips

65 tirs d’Ottawa

12 lancers pour Laura Stacey

31 mises en jeu remportées par Marie-Philip Poulin

Source: Ligue professionnelle de hockey féminin