Bière, cornichons et beurre d’arachides

Mylène Richard
Ann-Renée Desbiens n’avait rien promis à la marqueuse du but vainqueur, dimanche, mais Catherine Dubois pourrait quand même recevoir un petit cadeau de la part de sa gardienne.
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«Ce n’est pas le genre de choses que je fais [normalement], mais je peux t’acheter une bière si tu veux!» a-t-elle lancé en regardant Dubois lorsque les deux coéquipières étaient sur l’estrade devant les journalistes après le match marathon remporté 3 à 2 par la Victoire de Montréal lors de la septième période de jeu.
«Okay!» a répondu du tac au tac l’attaquante.
En forme
Si l’ambiance était détendue, c’est que la Victoire a égalé sa série 1 à 1 face à la Charge d’Ottawa. En cas de succès, les jambes sont souvent moins lourdes.
«On est en forme malgré tout», a assuré Dubois.
Faut dire que la moutarde, les sandwichs au beurre d’arachides et à la confiture, les smoothies et même les cornichons (excellents contre les crampes) ont aidé à la cause des favorites locales.
«Entre les périodes, on mangeait, on buvait et on se parlait», a résumé Dubois.
«Mais notre dernier repas remonte à 10h ce matin, alors on a faim!» a laissé tomber Desbiens.

Amateurs et profondeur
Outre la nourriture, pour la gardienne aux nerfs d’acier, la foule a fait la différence en cette fête des Mères. Les quelque 7000 spectateurs, peu nombreux comparativement à la saison régulière – notamment en raison d’une hausse du coût des billets en séries –, ont été très bruyants.
«Ça aide avec l’énergie quand les matchs sont longs. Les gens étaient encore debout avec leur serviette blanche en les faisant tourner. C’est le fun de voir que nos partisans sont aussi motivés que nous. Ils sont derrière nous jusqu’au bout», a constaté Desbiens.
Pour l’entraîneuse-chef, la profondeur a été un facteur important, elle qui a utilisé ses 13 attaquantes à différents moments, contrairement à Ottawa.
«Je pense que le groupe a démontré la combativité nécessaire pour gagner un match éliminatoire, le nombre de tirs bloqués, le travail de marquage. J’aimerais croire que l’élan est de notre côté, mais on devra attendre de voir [mardi à Ottawa] et réussir à livrer un autre match de 60 minutes... ou plus», a dit Kori Cheverie.

Le momentum à Ottawa?
Dans le camp d’Ottawa, personne n’avait l’air dévasté.
«C’est incroyable, non? Bienvenue dans les séries de la LPHF! Je disais sur le banc qu’on a grandi en regardant ce genre de matchs, et maintenant, on a la chance de les vivre», a exprimé la coach Clara MacLeod.
De son côté, Jocelyne Larocque a estimé que la Charge avait encore le momentum.
«Sur le moment, c’est décourageant. Nous pouvons être fières de tant de choses aujourd’hui [dimanche]. Nous n’avons jamais abandonné, nous avons nivelé le pointage et fourni un effort incroyable», a soutenu la défenseure.
«C’est une question de perspective, a répliqué Desbiens. Chaque équipe a fait de belles choses sur lesquelles bâtir. On savait qu’une série contre elles ça pouvait aller d’un côté comme de l’autre. Il y a du momentum de leur côté durant le match, on l’a repris en prolongation. Je suis confiante de dire que c’est nous qui l’avons. L’important, c’est de se concentrer sur nous et aller à Ottawa avec la même attitude qu’aujourd’hui.»