Journée de la vérité et de la réconciliation: «On a encore des choses à faire»

Agence QMI
Régine Laurent a déploré l’attitude du gouvernement face à la première Journée de la vérité et de la réconciliation, hôte de cérémonies de commémoration très importantes d’un point de vue humanitaire, selon elle.
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«Je reviens au premier ministre Legault, il aurait pu dire, ''voici, il y a d’autres façons de célébrer'’. Le drapeau à l’Assemblée nationale est orange, j’ai des ministres qui participent à des rencontres, il y a moyen d’avoir une certaine empathie même si le gouvernement n’était pas prêt à dire oui ou non à un congé férié», a-t-elle souligné.
L'action est essentielle
Régine Laurent a noté qu'il est bien de parler de la journée de commémoration, mais qu'il faut surtout agir.
«Demain, 1er octobre, qu’est-ce qui va arriver, est-ce qu’on va encore en parler?» s’est-elle demandé. «On a encore des choses à faire.»
Elle suggère de décréter le 30 septembre prochain la journée orange dans toutes les écoles du Québec.
«Ce que ça ferait, c’est que selon l’âge des enfants, on peut leur expliquer ce qui est arrivé à d’autres enfants, comment les parents se sont ressentis», a-t-elle dit. «C’est quoi la douleur et que c’est important, parce que ce sont des préjugés et du racisme qui ont amené ça.»
Elle a par ailleurs suggéré au secrétariat des affaires autochtones du gouvernement du Québec de donner des outils aux écoles pour qu'elles préparent le 30 septembre 2022.
Elle a aussi recommandé d'instaurer un commissaire au bien-être et aux droits de tous les enfants du Québec, incluant ceux des enfants autochtones.
«Ce commissaire-là pourrait s’assurer de leur bien-être et voir à ce que leurs droits soient respectés», a-t-elle ajouté.
«Les communautés autochtones nous l’ont dit, il faut rétablir la confiance. Faites-nous confiance et vous devez arriver avec des choses concrètes pour rétablir la confiance», a-t-elle insisté. «On peut comprendre qu’il y ait zéro confiance, mettons-nous à leur place. Je ne comprends pas qu’on ne puisse pas avancer là-dessus au cours de la prochaine année.»
Régine Laurent souligne qu'il est important d'être sensibilisé aux différences entre les nations autochtones.
«Il faut être capable aussi de permettre aux nations d’avancer selon leur propre rythme. Ce sont des actions concrètes, à mon humble avis, qui pourraient rétablir cette confiance-là», a-t-elle ajouté. «Nous avons l’obligation de poser des gestes, et les deux dont je viens de parler, on est capable de les faire.»