On a demandé aux robots si le Canadien a vraiment besoin de ces quatre vétérans?


Jean-Nicolas Blanchet
C’était parfois regrettable l’an dernier de voir Evgenii Dadonov avoir du temps de glace à la place des plus jeunes.
Maintenant que Mike Hoffman, Jonathan Drouin et lui sont ailleurs, ce sera au tour d’autres vétérans de subir la pression d’assez bien jouer pour ne pas avoir l’air de voler du temps de jeu aux jeunes loups.
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Certes, dans l’optique où le CH ne tient encore pas tant que ça à faire les séries, la présence de vétérans peut s’avérer essentielle, même s’ils sont moins bons que des jeunes. Ces espoirs ont besoin de dominer et se développer dans la Ligue américaine au lieu de survivre (ou de se brûler) dans la LNH. Des vétérans peuvent aussi jouer un rôle important de mentorat.
Et c’est aussi une question de contrat. Un vétéran peut bien être moyen, mais s’il empoche 4 M$ encore durant deux ans, c’est impossible de l’échanger.
Dans l’hypothèse où ce serait possible de s’en départir, j’ai demandé aux robots de Sportlogiq d’évaluer le jeu global de quatre vétérans du CH pour savoir s’ils sont encore utiles à l’équipe et vers où se dirige leur carrière. Les robots ont retenu 9 catégories et ont classé chaque attaquant par rapport au reste de l’équipe.
Joel Armia, ça ne va pas bien

Sa plus grande force, c’est sa défensive. Mais les robots constatent que justement, elle ne va pas bien, sa défensive. À 30 ans, l’ancien choix de première ronde risque d’être de trop à travers les jeunes loups du CH. Il n’est pas échangeable avec un salaire de 3,4 M$ jusqu’à l’an prochain. Offensivement, on connaît tous ses problèmes. Il a marqué 13 buts en deux ans. C’est 261 000 $ du but. L’an dernier, 18 attaquants du CH ont été meilleurs que lui pour les passes complétées vers l’enclave (en moyenne par match), exposent les robots. Autrement dit, comme fabricant de jeu, il est pratiquement le pire de l’équipe. Défensivement, ça dégringole aussi pour le grand Finlandais. Il remportait 2,7 bagarres à un contre un en moyenne par match il y a deux ans, c’était une de ses grandes forces. L’an passé, ç’a chuté à 1,6. Une autre statistique éloquente sur sa défensive est ce qui est catégorisé comme « jeux défensifs ». Il s’agit d’une combinaison des passes bloquées, tirs bloqués, rondelles harponnées et mises en échec qui forcent une rondelle libre. Armia est passé de 4,6 à 3,8 en moyenne par match en trois ans.
Ma conclusion : Armia n’a plus sa place.
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Christian Dvorak ralentit beaucoup à 27 ans

Depuis qu’il a rejoint le Canadien, l’impact offensif de Dvorak de la LNH diminue. Il peine à obtenir un tir par match depuis l’enclave. Il y a 14 attaquants du CH qui ont été plus menaçants que lui l’an dernier en entrée de zone, selon les robots. Autrement dit, c’est bien rare qu’il se passe quelque chose quand il rentre avec la rondelle en zone adverse. Défensivement, les robots constatent qu’il ralentit aussi, même s’il demeure très fort et fiable pour Martin St.Louis. Il gagnait en moyenne trois bagarres à un contre un par match il y a deux ans. Ç’a descendu à deux l’an dernier. Il continue d’exceller pour bloquer des lignes de passe et il est une des meilleures options pour les mises au jeu. Même s’il est fort utile en défensive, ses « jeux défensifs » (explication plus haut) sont passés de 5,2 à 4,3 en moyenne par rencontre. Il a été le quatrième meilleur attaquant de l’équipe à ce chapitre.
Ma conclusion : Dvorak peut être un très bon 4e centre et un 3e centre moyen.
Jake Evans en chute libre à l’attaque, mais encore utile en défensive

Il est le quatrième centre à caractère défensif parfait. Il effectue le travail sur les mises au jeu. Il est devenu l’attaquant le plus utilisé de l’équipe en infériorité numérique. Evans domine la plupart des catégories défensives parmi les attaquants de l’équipe. Il est troisième pour les passes bloquées, quatrième pour les bagarres à un contre un et cinquième pour les jeux défensifs, notamment. Mais offensivement, ça dégringole. Même s’il a totalisé 30 points en 2021-2022, personne ne s’attendait à ce qu’il devienne une menace à l’attaque, mais ses deux buts et 17 passes en 54 matchs l’an dernier ont vite fait déchanter ceux qui croyaient qu’il pouvait un jour remplacer Philippe Danault. Evans a été le 19e attaquant sur 20 pour les buts attendus et les tirs de l’enclave l’an dernier. Il avait été le cinquième meilleur de l’équipe en 2021-2022 pour les passes complétées vers l’enclave, ce qui démontre un certain potentiel comme fabricant de jeu. Mais l’an dernier, 11 attaquants ont été meilleurs que lui à ce chapitre, ce qui est très ordinaire pour un joueur de centre.
Ma conclusion : Evans peut être un bon 4e centre, pas plus.
Josh Anderson: de plus en plus difficile de jouer avec lui

En donnant 38,5 M$ à Josh Anderson, le Canadien savait que l’équipe misait sur un attaquant de puissance spécial comme l’on en retrouve peu. Personne ne s’attendait à un grand fabricant de jeu. Mais pour jouer parmi le top 6, un attaquant doit tout de même avoir une intelligence minimale du jeu pour bien compléter ses partenaires de trio. Or, en moyenne l’an dernier, Josh Anderson a fait 0,4 passe par match vers un de ses coéquipiers dans l’enclave. C’est atroce. Il y a 16 attaquants de l’équipe qui ont fait mieux que lui. Certes, sa force, c’est de foncer au filet et de lancer. C’est pour ça qu’il est payé. Il mène l’équipe, en moyenne par match, pour les tirs de l’enclave. Mais il a fait 32 points par année lors des deux dernières saisons. Il y a donc des moments où Anderson doit reconnaître qu’une passe est une meilleure idée, du moins, une fois de temps en temps. Défensivement, Anderson n’apporte pas beaucoup au Canadien. Ce sont huit attaquants qui ont été meilleurs que lui l’an dernier pour les bagarres à un contre un, par exemple.
Ma conclusion : Josh Anderson a un salaire de top 6, mais n’a pas le jeu pour en faire partie.
*Avec la collaboration de Sportlogiq