On est allé voir un match de ballon-chasseur queer à Montréal


Sarah-Florence Benjamin
On est nombreux à avoir de mauvais souvenirs de ballon-chasseur à l’école. Pour guérir ces vieilles blessures, mais surtout pour avoir du plaisir avec des amis, Daniel Beaudoin a fondé en 2017 une ligue LGBTQIA+, les Ratons Chasseurs.
«Je n’étais pas très bon en sport à l’école. J’étais l’un des derniers choisis, je n’attrapais pas les ballons. Petit à petit, j’ai commencé à être un peu meilleur», raconte-t-il à 24 heures lors d’une soirée récréative organisée par la ligue.
@24heuresca On a visité une ligue où les personnes de la communauté LGBTQIA+ peuvent se réconcilier avec le ballon-chasseur. #sports #montreal #queer #lgbt #lgbtqia #ballon @flojolaterreur ♬ son original - 24 heures
Laurence Brosseau ne garde pas non plus de beaux souvenirs du ballon-chasseur comme il se jouait à l’école primaire.
«Souvent, tu étais prise en dernier. Sinon, ils ne donnaient jamais la balle aux filles. Finalement, on faisait juste faire le piquet sur le terrain jusqu’à ce que ça finisse», se souvient celle qui joue avec les Ratons Chasseurs depuis deux ans.
Aujourd’hui, elle fait partie de l’équipe compétitive des Ratons Chasseurs et participe à des tournois.
Un sport pour tout le monde
Un des avantages du ballon-chasseur, c’est son accessibilité, selon Laurence Brosseau.
Les règles du jeu sont faciles à comprendre, les parties sont courtes et les temps morts, peu nombreux.
«C’est un sport que, peu importe ton background, tu peux venir pour la première fois, tu n’as jamais lancé le ballon de ta vie, tu n’as jamais couru. Ça ne prend pas des techniques spéciales. Tu fais juste pointer puis bouger», souligne-t-elle.

Tout le monde peut participer aux soirées récréatives des Ratons Chasseurs: les joueurs jouent pour le plaisir, sans compter les points!
Sentiment de communauté
Après avoir tout donné sur le terrain, plusieurs joueurs poursuivent la soirée au bar. C’est une manière de créer des liens.
«C’est sûr que ça m’a apporté une communauté. J’ai des amis maintenant que je considère les plus proches qui font partie de cette Ligue-là», souligne Laurence, qui a aussi rencontré sa copine aux Ratons Chasseurs.

Avec la montée des discours homophobes et transphobes, il en faut des espaces du genre dédiés aux personnes de la communauté queer, affirme Daniel Beaudoin.
«Il y a comme un mouvement de fond de droite qui s’installe. Je pense que c’est très important d’avoir des ligues affirmatives LGBTQ, queer et two-spirit», dit-il.
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