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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Dominion Water Reserves: Olivier Primeau parie sur la privatisation de notre eau

Il investit 3 M$ dans une entreprise qui détient des droits de pompage inutilisés

L’entrepreneur Olivier Primeau vient d’investir 3 M$ dans une entreprise qui possède six permis de captage d’eau de source au Québec. Le fait que DWR n’a jamais pompé une goutte d’eau soulève des questions sur la commercialisation de l’eau au Québec.
L’entrepreneur Olivier Primeau vient d’investir 3 M$ dans une entreprise qui possède six permis de captage d’eau de source au Québec. Le fait que DWR n’a jamais pompé une goutte d’eau soulève des questions sur la commercialisation de l’eau au Québec. Photo d’archives
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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2022-09-22T04:00:00Z
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Après le Beachclub, les festivals de musique et les boissons alcoolisées, Olivier Primeau se lance dans l’eau. Il vient d’allonger 3 millions $ pour mettre la main sur le tiers du volume d’eau souterraine du Québec actuellement sous permis.

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L’entrepreneur en série de 36 ans a investi dans Dominion Water Reserves (DWR), qui est cotée en bourse et dont il est maintenant président et chef de la direction, en plus d’être président du conseil.

« C’est fou. Les gens n’ont aucune idée. Je ne comprends pas comment le gouvernement ne sait pas qu’une entreprise possède 36 % des permis d’exploitation d’eau de source du Québec », dit-il.  

  • Écoutez l'entrevue avec François L'Italien à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 7 h 20 via QUB radio : 

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Dix milliards de litres par an

Ça ne « lui rentre pas dans la tête » qu’une entreprise « comme ça » soit à ce point « sous-évaluée ». « J’ai fait ma due diligence pendant 1 an et demi, et c’est vraiment ça », ajoute-t-il. 

Il existe 42 permis de captage des eaux souterraines délivrés par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec (MELCC). 

Ces permis représentent un volume d’eau de plus de 10 milliards de litres par année et sont octroyés aux Danone, Nestle, Coke et Eska de ce monde. 

Dominion Water Reserves – qui changera bientôt de nom, selon Olivier Primeau – possède six de ces permis, pour un total de 36 % du volume d’eau. 

À Duhamel, en Outaouais, un seul de ces permis compte pour 20 % du volume d’eau de source du Québec, selon les documents du MELCC. 

  • Écoutez la rencontre Nantel-Durocher diffusée chaque jour en direct 15 h via QUB radio :

Une vague réelle et puissante

L’entreprise ne pompe pourtant pas une seule goutte d’eau pour le moment. 

« On ne capte absolument rien », assure le directeur général de Dominion Water, Jean Gosselin. 

Le but de l’entreprise est de commercialiser ses actifs « directement ou indirectement ».

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« C’est sûr qu’on est allé chercher du financement dans le but d’en faire une commercialisation », ajoute M. Gosselin. 

Au Québec, on croit à tort qu’on est isolé de la financiarisation et de la commercialisation de l’eau, avertit un expert.

« Ces gens-là surfent sur une vague réelle et très puissante en Amérique du Nord : la privatisation de l’eau », soutient François L’Italien, chercheur à l’Institut de recherche en économie contemporaine.

Ceux qui prétendent vouloir faire du commerce sur la base de la valorisation de l’eau doivent être transparents sur leur modèle d’affaires et leurs intentions, selon lui.

« On n’est pas dans une république de bananes, c’est impossible qu’on les laisse faire », dit-il encore. 

Il faut « ouvrir la boîte noire » afin de savoir quel est leur modèle d’affaires, la nature de leurs investissements, les endroits où ils sont et ce qu’ils font. 

Les 3 millions de dollars d’Olivier Primeau auront le mérite d’alerter tout le Québec : la privatisation de l’eau suit son cours ici comme ailleurs. 

Qu’est-ce que la Dominion Water Reserves ?

Photo courtoisie
Photo courtoisie
  • Fondée en 1995 par Michel Pelletier
  • En bourse depuis moins de deux ans
  • Germain Turpin était actionnaire à 20 % avant l’arrivée de Primeau
  • Il était aussi PDG
  • DWR possède 6 des 42 permis de captage des eaux souterraines du Québec
  • DWR possède 36 % du volume d’eau de source sous permis
  • DWR n’a jamais pompé une goutte d’eau au Québec
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