Oliver Stone se défend sur Poutine
« Je ne suis pas son ami », a affirmé le controversé cinéaste, hier, à Québec

Cédric Bélanger
Invité à Québec pour parler de sa carrière et de son documentaire JFK Revisited : Through The Glass, le controversé cinéaste américain Oliver Stone a dû passer une partie de la journée d’hier à se défendre, parfois vigoureusement, d’être un admirateur de Vladimir Poutine.
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Au cours d’une rencontre devant public tenue au Théâtre le Diamant à l’initiative du Festival de cinéma de la Ville de Québec, mercredi soir, le réalisateur de Platoon et l’animateur Jean-François Lépine ont croisé le fer quand ce dernier lui a demandé, après une heure de conversation plutôt amicale, pourquoi il n’avait pas été plus critique du président russe dans le documentaire, basé sur 50 heures d’entrevue, qu’il lui a consacré en 2017.

- « Il a érigé son pouvoir sur les mensonges, la corruption, l’obscurité. Si ce n’est pas vrai, où vivez-vous ? », lui a balancé l’animateur.

« Wo, wo, wo, a rétorqué Stone. Les mensonges, la corruption et les meurtres, rien de tout cela n’a été prouvé. Pas un seul meurtre. »
- Écoutez la chronique culturelle d'Anaïs Guertin-Lacroix sur QUB radio :
Avoir de l’empathie
L’échange a aussi porté sur les films tournés par le cinéaste sur d’autres dictateurs, dont Fidel Castro et Raul Chavez, mais c’est sa défense de Poutine qui a alimenté le débat.
« Si Poutine avait le contrôle que vous prétendez, s’il était un dictateur, les Russes s’en seraient débarrassés. Je suis convaincu qu’il ne serait plus président », a affirmé Oliver Stone.

Se basant aussi sur le film qu’il a tourné à propos de Richard Nixon, un homme qu’il dit détester, le réalisateur de 75 ans a déclaré qu’il est possible « d’avoir de l’empathie pour les gens avec qui vous n’êtes pas d’accord ».
La discussion a pris fin quand une spectatrice a demandé à l’animateur de changer de sujet. « J’ai payé pour entendre M. Stone parler de ses films. »
En entrevue avec des représentants du Journal et de TVA, quelques heures plus tôt, Stone avait soutenu qu’il n’est pas un proche de Vladimir Poutine et que son documentaire n’était pas complaisant.

« C’est une très bonne entrevue et vous pourriez apprendre des choses si vous la regardez au lieu d’être un ignorant qui déteste la Russie », a-t-il déclaré, avant de dire qu’il ne devrait pas parler de ce sujet parce qu’il est dans la capitale pour promouvoir JFK Revisited.
« Je répète, a-t-il répondu lorsqu’on l’a relancé, qu’il n’y a pas de raison d’en discuter à moins que vous ayez vu le film. Des gens qui ne l’ont pas vu disent que je suis son ami. Je ne suis pas son ami. Je ne suis pas son ami. J’étais l’intervieweur et j’étais neutre. »
Dans des publications mises en ligne sur Facebook depuis le début de la guerre en Ukraine, le cinéaste, très critique de la politique étrangère des États-Unis, laisse notamment entendre que l’invasion russe est une réponse aux manœuvres anti-russe des gouvernements américain et ukrainien, des allégations qu’il a répétées en soirée au Diamant.
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