Noyades d’une femme et de son fils de 3 ans: un douloureux signal d’alarme à l’aube de l’été
Déjà 17 noyades seraient survenues cette année, selon un recensement non officiel la Société de sauvetage


Laurent Lavoie
La mort d’une femme et de son fils de 3 ans, qui aurait échappé son ballon dans la piscine à Montréal, doit servir de signal d’alarme à l’aube de l’été, estime la Société de sauvetage du Québec. L'organisme recense déjà 17 noyades cette année.
• À lire aussi: Prévention des noyades: comment rendre votre piscine sécuritaire
• À lire aussi: Montréal: une femme de 34 ans et son fils de 3 ans meurent noyés dans leur piscine
• À lire aussi: Possible noyade: un homme manque à l’appel à la plage de Verdun
«Quand on a une piscine dans sa cour arrière, si on veut sauver des enfants, il faut qu’elle soit aménagée de façon sécuritaire», martèle Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage.
Le cauchemar de n’importe quelle famille est survenu peu après 21 h 30 mardi sur la 20e Avenue, près de la rue Provost, dans l’arrondissement de Lachine, lorsque deux possibles noyades ont été signalées aux services d’urgence.
«C’est un ballon tombé dans la piscine creusée qui a été le déclencheur d’une série de gestes [ayant] mené à la noyade de l’enfant de 3 ans et de sa mère de 34 ans qui a tenté de le sauver, mais qui malheureusement ne savait pas nager», a rapporté sur Facebook la mairesse de Lachine, Maja Vodanovic.

Les policiers dépêchés sur place ont trouvé la maman et son enfant, tous deux inanimés dans l’eau verdâtre.
Malgré des manœuvres de réanimation, leur décès a été constaté sur place.
Mercredi en fin de journée, le désarroi était palpable autour de la résidence. Plusieurs personnes ont apporté leur soutien à la famille, a constaté Le Journal.
Aucun élément criminel n’a été relevé et l’enquête a été transférée au Bureau du coroner.
«Plutôt rare»
D’après nos observations, aucune clôture n’était installée autour de l’enceinte de la piscine.
Notons que dès le 30 septembre, Québec obligera tous les propriétaires de piscine creusée ou semi-creusée à installer une clôture. Il en sera de même pour les piscines hors terre d’une hauteur minimum de 1,2 mètre.
Cela concerne également celles installées avant le 1er novembre 2010, qui bénéficiaient auparavant d’une exemption.
La tragédie survenue mardi soir porte ainsi à 17 le nombre de noyades «non officielles présumées» cette année, d’après la Société de sauvetage. Elle en recensait 20 à pareille date l’an dernier.

«On doit voir ce drame comme le moment propice pour répéter les messages de prévention qu’on préconise année après année, insiste Raynald Hawkins. Une double noyade, c’est plutôt rare.»
Il rappelle qu’«en 40 ans, on est passé de 200 décès liés à l’eau par année au Québec à une moyenne de 80».
Difficile pour les premiers répondants
Ces scènes ont souvent l’effet d’un choc, même pour les policiers, les ambulanciers ou les pompiers appelés à intervenir.
La forte majorité des premiers répondants développent un syndrome de stress post-traumatique en raison d’un événement impliquant notamment des enfants, mentionne Julie Nadeau, travailleuse sociale spécialisée avec les intervenants d’urgence à l’organisme La Vigile.

«Personne ne va trouver ça rationnel qu’un enfant décède, alors c’est sûr que ça vient jouer dans les valeurs des intervenants», souligne-t-elle.
– Avec Maxime Deland, Agence QMI
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.