Nouvelles dépenses militaires: «Plusieurs menaces arrivent en même temps», dit la cheffe d’état-major de la Défense du Canada
Agence QMI
Les nouvelles sommes annoncées par le premier ministre Mark Carney la semaine dernière, afin d’atteindre la cible de 2% du PIB en dépenses militaires, permettront à l’armée de se rééquiper pour faire face aux nouvelles menaces de notre époque, selon la cheffe d’état-major de la Défense du Canada, Jennie Carignan.
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En entrevue à QUB radio au micro d'Isabelle Maréchal, diffusé au 99,5 FM Montréal, la générale des forces armées canadiennes a expliqué qu’avec l’arrivée de nouvelles technologies, le Canada est plus vulnérable face aux autres puissances étrangères.
«Il y a vraiment une demande en ce moment pour bien assurer notre défense et notre souveraineté, a-t-elle affirmé. La menace globale change aussi. On a une convergence de plusieurs menaces qui arrivent ensemble. Il n’y a pas juste une menace militaire.»
«Quand on parle de désinformation, d’interférence, on parle aussi de guerre hybride dans l’espace gris et on parle aussi de menaces militaires pures et dures, a-t-elle ajouté. Ce que ça nous pousse à faire, au Canada, c’est avoir une nouvelle approche sur notre défense. Ce qu’on nous demande de faire, c’est différent. Donc ça prend des investissements pour se transformer. »
Sur le terrain, des troupes sont constamment exposées à des menaces aériennes, selon Mme Carignan, ce qui nécessite des équipements supplémentaires pour y faire face.
«Par exemple, les troupes qui sont présentement déployées en Lettonie, à la frontière avec la Russie, sont exposées à des menaces de missiles et menaces aériennes auxquelles on n’a pas eu à se préoccuper au cours des 30 dernières années», a-t-elle dit à Isabelle Maréchal.
«Ça demande des équipements fondamentalement différents, a ajouté la cheffe de l’armée canadienne. Il y a un sentiment d’urgence de se rééquiper pour faire face à ces nouvelles technologies.»

Du côté du continent nord-américain, de nouveaux missiles font en sorte que le Canada ne peut plus se fier sur sa position géographique pour se défendre.
«Il y a énormément d’avancées technologiques qui ont été faites au niveau de la Russie, de la Chine et de la Corée du Nord, a mentionné la générale. La menace de missiles intercontinentaux et balistiques est réelle. Ils peuvent maintenant atteindre nos villes majeures ici au Canada facilement avec les systèmes qu’ils ont en place.»
«Le confort qu’on pouvait prendre avec la protection que notre géographie nous offrait, ce n’est plus le cas aujourd’hui, a-t-elle renchéri. Il y a un sentiment d’urgence ici pour se rééquiper et faire face à ces vulnérabilités-là.»
Écoutez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus